Carburant : les prix pourraient flamber en 2027, voici pourquoi
Le prix des carburants pourrait connaître une envolée dès début 2027. En cause, une réforme européenne du marché carbone, approuvée en avril 2023 par les États membres de l'Union européenne, visant à étendre le système d’échange de quotas d’émissions (ETS2) aux carburants utilisés dans les transports.
L’objectif ? “Une baisse des émissions à travers la tarification du carbone”, écrit l’Institut Montaigne dans une note publiée ce jeudi 9 octobre et relayée par TF1. En principe, ce sont les fournisseurs d’énergie et les distributeurs de carburants qui supporteront le coût de ce nouveau système carbone.
Ces derniers “devront déclarer les émissions liées à la vente de leurs produits énergétiques et acquérir des quotas d’émissions équivalents à leurs émissions annuelles”, précise la note. Ce mécanisme, pensé pour contribuer à la transition écologique, risque cependant de peser lourd sur le portefeuille des Français.
Un surcoût pour les ménages
Car dans les faits, “ce sont bien les Français qui devraient passer à la caisse”, écrit le média. Toujours selon l’Institut Montaigne, “le coût du dispositif sera répercuté sur les consommateurs d’énergie finaux”. Cette hausse pourrait atteindre “15 centimes par litre sur l’essence et de 17 centimes par litre de diesel, hors TVA”.
Des chiffres qui résonnent comme un avertissement, tant ils rappellent les circonstances ayant mené au mouvement des Gilets jaunes. L’Institut Montaigne alerte d’ailleurs explicitement sur ce parallèle : une telle hausse serait “identique à celle du prix du diesel entre 2014 et 2018 et deux fois supérieure à celle du prix de l’essence, intervenue avant le déclenchement des Gilets jaunes”.
Environ 105 euros en plus par an
Le coût pour les ménages pourrait vite s’accumuler. L’Institut Montaigne chiffre le “surcoût annuel estimé pour un ménage moyen à 105 euros pour ses charges de transport”. Mais ce n’est qu’une moyenne : “les impacts seront en réalité très hétérogènes”, peut-on lire dans la note, qui ajoute que ce surcoût “pourrait être jusqu’à trois fois plus important pour les ménages très dépendants d’un véhicule thermique”.
En clair, ce sont encore une fois les habitants des périphéries, des zones rurales, ou mal desservies par les transports en commun qui seraient les plus exposés. “Les carburants sont une dépense contrainte qui laisse peu de marge de manœuvre aux ménages des classes moyennes et populaires en périphérie des grandes villes”, résume l’Institut Montaigne.
Une application encore floue
À ce stade, la mesure n’est pas encore transposée dans le droit français. “Difficile de connaître les contours de ce mécanisme et son impact”, tempère l’Institut Montaigne. Le gouvernement pourrait d’ailleurs décider d’en atténuer les effets, voire de reporter son application pour certains usages.
“Une dérogation est possible pour les véhicules des ménages, qui ne seraient affectés qu’à compter de 2031”, précise encore l’Institut, qui évoque également la possibilité de mesures de compensation : “baisse de la fiscalité, chèque…” afin de “neutraliser totalement ou partiellement” la hausse attendue.