Il disparait en 1959, son corps retrouvé et identifié grâce à l'ADN

Publié par Matthieu Chauvin
le 12/08/2025
Antarctique Ile du Roi George
Istock
Illustration
Ce n'est pas la première fois qu'une telle découverte se produit, et avec le réchauffement climatique, ça ne sera pas la dernière. En début d'année, la fonte des glaces en Antarctique a permis à une équipe de scientifique de retrouver le corps d'un homme. Des tests ADN ont finalement permis de l'identifier et de déterminer qu'il était resté congelé sur place depuis son décès, survenu en 1959 !
 

Depuis longtemps, l'Antarctique, le continent "de glace", est resté une terre d'aventuriers, avant d'être la cible de l'attention des scientifiques du monde entier (54 pays y travaillent aujourd'hui), puis une destination touristique prisée ces dernières années. La France a longtemps revendiqué, depuis le XIXe siècle, sa souveraineté sur ce territoire, avant que plusieurs traités ne soient signés pour en clarifier son statut : l'Antarctique appartient à l'Humanité. S'il n'a sans doute révélé qu'une infinitésimale partie de ses secrets, la fonte des ses glaciers due au réchauffement climatique a permis de résoudre une énigme vielle de 66 ans, nous apprend Le Figaro.

Une découverte due à la fonte d'un glacier

Début janvier 2025, une équipe de scientifiques polonais a découvert les restes d'un corps, ainsi que des objets, au milieu de rochers sur lesquels trônait jadis un glacier d'après nos confrères, sur l'île du roi George (photo principale), plus grande île de l'archipel des Shetland du sud (à ne pas confondre avec les îles Shetland écossaises). Mettre un nom sur cette dépouille devient la priorité du milieu

Un chercheur anglais porté disparu en 1959

A l'époque à laquelle sont immédiatement rattachés les restes et objets retrouvés, l'île du Roi George, comme son nom l'indique, était une terre britannique, ce qui a permis d'orienter les recherches de façon précise. Les archives ont dans un premier temps parlé : au cours d'une mission scientifique, le 26 avril 1959, un jeune météorologue de 25 ans, Dennis Bell, avait été déclaré "mort" lors une sortie pour des prélèvements sur un glacier.  

Ses collègues tentent de le sauver, en vain

"À l’époque une douzaine d'hommes occupent la base, entourée de montagnes et d'eaux recouvertes de glace neuf mois par an", rapporte Le Figaro.  C'est le British Antartic Survey (BAS), l'organisme britannique en charge des recherches scientifiques sur le continent de glace, qui raconte la suite : ce 26 juillet 1959, en plein hiver austral, Dennis Bell (à gauche sur la photo ci-dessous) et trois collègues sortent avec leurs chiens de traineau explorer le glacier. Le jeune homme déchausse ses skis pour porter assistance à l'attelage et tombe dans une crevasse. Les trois homme qui l'accompagnent le localisent et parviennent à le hisser avec un corde... qui va se briser sous son poids. Il est déclaré mort.

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Dennis Bell
abacapress
© PA Photos/ABACA

Des test ADN nécessaires pour l'identifier

Pour être certaines de l'identité de l'homme à qui appartiennent ces restes, les autorités britanniques vont procéder à des tests ADN, et les comparer à des échantillons prélevés sur le frère et la sœur de Dennis Bell : c'est bien du jeune météorologue qu'il s'agit. Près de 66 ans après, l'émotion est grande : "Quand ma sœur Valerie et moi avons été informés que notre frère Dennis avait été retrouvé après 66 ans, nous étions sous le choc", avoue David Bell. Dans un communiqué publié le 11 août, Jane Francis, directrice du BAS, a déclaré que Dennis Bell a "contribué aux débuts de l'exploration et des recherches sur l'Antarctique, dans des conditions incroyablement dures" et que cette découverte "met fin à un mystère vieux de plusieurs décennies et nous rappelle les parcours humains attachés à l'histoire de la recherche en Antarctique."

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