Dépenses publiques : ces propositions chocs qui veulent vous rendre 1 000 euros de pouvoir d'achat
Avec un taux de prélèvements obligatoires atteignant 46,1 % de son PIB en 2022, la France se place au premier rang des pays développés, selon les chiffres de l'OCDE. Ce constat, qualifié de "matraquage fiscal" par l'association Contribuables Associés, alimente un discours critique sur un système jugé à bout de souffle, marqué par un endettement chronique. C’est dans ce contexte que des personnalités comme David Lisnard (LR) et Sarah Knafo (Reconquête!) convergent autour d'un même slogan : "dépenser moins pour taxer moins".
Deux visions pour des milliards d'économies
Le maire de Cannes, David Lisnard, met sur la table une proposition ambitieuse, cherchant à aller au-delà de la "logique technocratique de Bercy", comme il l’a expliqué sur Public Sénat. Son plan d'économies de 200 milliards d'euros sur les dépenses publiques vise, selon ses mots à Valeurs Actuelles, à "restituer 120 milliards en pouvoir d'achat grâce à la baisse des cotisations". Concrètement, cela représenterait un gain d'environ 400 euros nets par an pour un salarié au SMIC. Le détail du plan d'économies de 200 milliards de Lisnard repose sur une réorganisation profonde de l'État pour améliorer sa productivité.
De son côté, Sarah Knafo avance un plan d'économies immédiates de 63 milliards d'euros par an. Pour la députée européenne, la France n'a pas un problème de recettes mais de dépenses. Les propositions de Sarah Knafo pour la réduction des dépenses publiques ciblent des postes jugés "inutiles", comme elle le détaillait dans Le Figaro, citant notamment les aides sociales non contributives aux étrangers ou les subventions aux énergies intermittentes. Son credo : "Dépenser moins, pour taxer moins, pour gagner plus".
Des solutions radicales mais difficiles à appliquer
Alors, pourquoi les solutions budgétaires sont contestées et peinent à s'imposer ? Le premier obstacle est idéologique. Rompre avec 50 ans de "socialisme ambiant" semble complexe dans un pays où l’État redistribue chaque année 900 milliards d'euros en politique sociale, soit 33 % du PIB, selon les chiffres avancés par David Lisnard. Les conséquences du record de l'impôt en France financent en effet un modèle social très développé.
Ensuite vient la question de la faisabilité. Les montants avancés sont remis en cause par certains analystes économiques. De plus, la suppression de certaines subventions, comme celles aux énergies renouvelables, pourrait exposer la France à des amendes de l'Union européenne. Un paradoxe est également soulevé par Libération, qui note que David Lisnard, tout en prônant des coupes massives, s'est fermement opposé à la réduction de 5 milliards d'euros demandée aux collectivités locales par le gouvernement.
Un choix structurel pour le contribuable
Ce débat met en lumière un choix fondamental. Faut-il poursuivre avec des ajustements fiscaux, comme les taxes exceptionnelles, ou engager une véritable réforme structurelle de la dépense publique ? Pour les partisans d'une coupe franche, seul un changement radical permettra un allègement significatif et durable de la pression fiscale pour tous les Français. Le conformisme budgétaire en France est pointé du doigt comme le principal frein à cette évolution.