Ces pays déconseillés pour les touristes français

Publié par Matthieu Chauvin
le 08/07/2025
Voyageur à vélo
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La disparition en juin d'un adolescent franco-allemand de 18 parti en Iran comme simple touriste et révélée ce week-end doit vous alerter. En ce moment, il ne fait pas bon voyager dans certains pays du globe, prévient le ministère de l'Intérieur. Voici une liste non exhaustive de lieux à éviter même pour le plaisir de visiter.

Arrêtés lors d'un voyage en Iran et incarcérés depuis mai 2022 dans la terrible prison d'Evin à Téhéran dans des conditions épouvantables, Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple d'enseignants français, sont désormais inculpés d'"espionnage pour le Mossad", les services secrets israéliens, de "complot pour renverser le régime" et du terme curieux de "corruption sur terre." Après avoir déjà passé trois ans derrière les barreaux, ils risquent désormais la peine de mort. Une mesure de représailles suite à la "guerre des 12 jours" utilisée comme levier de négociation par le régime des Mollahs vis-à-vis d'Emmanuel Macron, sans aucun doute. Et l'on vient d'apprendre qu'un autre de nos compatriotes pourrait avoir connu un sort similaire dans l'ancien empire Perse. 

Un jeune touriste de 18 ans insouciant ou inconscient ?

Lennart Monterlos est un jeune homme franco-allemand, qui avait décidé de rejoindre le Japon à vélo, et de parcourir 35 000 kilomètres. "À 18 ans, je vais traverser les pays les plus dangereux du monde", déclarait-il dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux en août 2024, au commencement de son périple. A l'automne, il arrive en Iran, courant novembre d'après Le Parisien. Dans une autre vidéo, il déclame, tel des vers : "Téhéran, capitale iranienne aux rues agitées, se dresse devant moi sous un nuage de pollution retenu par les montagnes, maintenu par le froid." Il rentre en France pour les fêtes, une pause pour faire une surprise à ses proches. Puis repart.

Retour en Iran et bons moments

Il retourne en Iran et se trouve le 24 mai à Varzaneh, au centre du pays. Nos confrères racontent, toujours d'après ses vidéos, que Lennart "vante la beauté des dunes de sable et raconte comment, seul dans le désert sans eau, un fermier lui a donné à manger et à boire dans une tente au milieu du désert. Il visite ensuite Yazd, Abarkuh puis Shiraz, le 3 juin dernier." Visiblement heureux, il ironise même sur les conditions de son voyage : "Il fait tout le temps mauvais" avec derrière lui un grand ciel bleu ou encore "Niveau architecture, tu ne vas rien voir de beau à part des monuments historiques qui vont t’éblouir les yeux." 

Une disparition en pleine "guerre des 12 jours"

Le 6 juin, il explique que son visa va expirer et qu'i devra se rendre en Afghanistan. Depuis le 15 juin, 48 après le début de la "guerre des 12 jours", "la vidéo qui moque les médias et les consignes de France Diplomatie a été supprimée, et les commentaires sur son compte ont été désactivés." Que lui est-il arrivé ? Personne ne le sait, ou le ministère des Affaires étrangères reste volontairement silencieux.

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Les précédents "algériens" dont un gardé sous silence

Même si les autorités iraniennes, à la décharge du jeune homme, se sont ouvertes au tourisme et que le pays figure sur les catalogues de nombreux tour-opérateurs pour des vacances authentiques et en pleine nature, il est "fortement déconseillé" de s'y rendre par le ministère de l'Intérieur depuis longtemps : il est actuellement entièrement classé "rouge." Ce n'est pas le cas de l'Algérie, pourtant, il ne fait pas bon s'y arrêter. Si ce sont essentiellement les zones frontalières qui sont à éviter ainsi que l'intérieur du pays, principalement le désert, c'est dans la capitale que l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans et malade d'un cancer, s'est fait arrêter le 16 novembre 2024 avant d'être condamné à 5 ans de prison ferme le 27 mars dernier (on sait depuis ce week-end qu'il ne bénéficiera pas, pour l'instant, d'une grâce présidentielle). 

Ces pays où même un journaliste sportif est en danger

C'est en Algérie encore, on ne l'a appris que la semaine dernière car le gouvernement l'a volontairement caché pour des raisons diplomatiques, que le journaliste du magazine So Foot Christophe Gleizes, 36 ans, a été arrêté à Tizi Ouzou en Kabylie le 28 mai 2024 lors d'une enquête sur le mythique club de football local, La Jeunesse sportive de Kabylie. Il a eu le malheur d'interviewer un de ses dirigeants, militant indépendantiste. Le 27 mai 2025, après un an de détention passée sous silence, il est condamné à 7 ans de prison ferme pour "apologie du terrorisme." Un nouveau moyen de pression pour Alger.

Vous l'aurez compris, parfois, il faut suivre les consignes du ministère de l'Intérieur quand on veut voyager dans certaines zones, même s'il ne l'interdit pas. Réfléchissez-y, en fonction de votre métier par exemple. Voici une liste de 35 pays classés en rouge, tout ou partie, om se déplacer est fortement déconseillé.

 

Afrique : Algérie

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Drapeau algérien
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Sont classées zones rouges par le ministère de l'Intérieur au 8 juillet 2025 (fortement déconseillées)  :

  • les zones frontalières : l’Algérie compte 6 400 kilomètres de frontières terrestres, notamment avec des pays en situation d’instabilité et connaissant un risque terroriste élevé (Libye, Mali, Niger). Malgré un dispositif sécuritaire important, les frontières ne sont pas étanches. De nombreux trafics et activités de contrebande menés par des réseaux transfrontaliers ont lieu dans certaines zones, notamment aux frontières du sud et de l’ouest du pays. De manière générale, les zones frontalières sont formellement déconseillées, d’autant que des groupes terroristes sont actifs dans certains pays voisins ;
  • à l’est : il convient d’éviter la zone frontalière avec la Tunisie, notamment autour de Tebessa (présence de groupes terroristes) ainsi que la zone frontalière avec la Libye du fait de l’instabilité du pays. Le poste frontière avec la Libye est par ailleurs fermé ;
  • au sud : des trafics en tous genres sont constatés. L’Armée Nationale Populaire (ANP) multiplie les arrestations entre les points de passage des frontières malienne et nigérienne. Le groupe AQMI reste actif dans le sud algérien à la frontière avec le Mali et sa présence reste signalée à la frontière libyenne ;
  • à l’ouest : la frontière algéro-marocaine, qui demeure fermée, est sous étroite surveillance avec une intensification significative des contrôles tout au long de celle-ci.

Afrique : Burkina Faso

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Sont classées zones rouges par le ministère de l'Intérieur au 8 juillet 2025 (fortement déconseillées) :

  • l'intégralité du pays.

Afrique : Égypte

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Sont classées zones rouges par le ministère de l'Intérieur au 8 juillet 2025 (fortement déconseillées) :

  • zone frontalière du désert occidental : les déplacements dans la zone désertique, en direction de la frontière libyenne sont formellement déconseillés. La zone frontalière du désert occidental est une zone à risque où les forces armées mènent régulièrement des opérations contre divers trafics. L’infiltration d’éléments terroristes depuis la Libye n’est pas à exclure, avec un risque d’enlèvements.
  • au sud de l’oasis de Siwa, une zone interdite aux civils et à la circulation des véhicules dans le désert occidental est en place depuis 2014 (entre Sihah et Jebel Uweinat). Il convient de respecter cette interdiction d’accès mise en place par l’armée égyptienne sous peine d’arrestation ou d’être pris à partie par les forces de sécurité égyptiennes. Tout déplacement hors des oasis du désert blanc placés en zone de vigilance renforcée et les accès terrestres afférents sont à proscrire ;
  • frontière avec le Soudan :  l’ensemble de la zone frontalière avec le Soudan, y compris la route menant vers le Soudan au sud d’Abou Simbel, est également déconseillé compte tenu de la situation de conflit et des affrontements depuis avril 2023. La frontière soudanaise est également un lieu de passage de nombreux trafics et d’activités des milices du fait de la forte dégradation de la situation sécuritaire ;
  • le nord de la péninsule du Sinaï : dans la péninsule du Sinaï, la partie au nord d’une ligne reliant les villes de Suez et de Taba, est formellement déconseillée en raison du risque terroriste et de la situation à la frontière avec la Bande de Gaza. Des restrictions d’accès sont appliquées par les autorités égyptiennes dans cette zone.

 

 

Afrique : Éthiopie

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Sont classées zones rouges par le ministère de l'Intérieur au 8 juillet 2025 (fortement déconseillées) :

  • région du Tigré : après deux ans de conflit entre l’armée fédérale éthiopienne et le TPLF (Tigray’s People’s Liberation Front) et malgré la signature d’un accord de cessation des hostilités le 2 novembre 2022, certaines zones de la région demeurent contestées entre différents groupes (western Tigray, frontières avec la région Amhara) et sont donc formellement déconseillées, de même que toute la bande frontalière avec l’Erythrée (forte militarisation, présence de nombreuses munitions non explosées datant du dernier conflit) ;
  • région Afar : toute la bande frontalière de l’Afar avec l’Erythrée est formellement déconseillée ;
  • région Amhara : l’ensemble de la région Amhara est formellement déconseillé en raison de combats sporadiques et de blocages réguliers des axes routiers par les forces gouvernementales ou les mouvements rebelles, y compris les grandes localités, qui sont ponctuellement sujettes à des combats ou des attaques ciblées ;
  • frontière avec le Soudan du Sud : la zone, qui connaît un afflux massif de réfugiés, est dangereuse en raison de la présence possible de groupes armés impliqués dans le conflit sud-soudanais et d’un afflux massif de réfugiés ;
  • frontière avec le Soudan : la zone est le lieu d’incursions armées de part et d’autre de la frontière, et de trafics, notamment d’êtres humains. La guerre civile en cours actuellement au Soudan interdit toute entrée dans ce pays.
  • frontière avec la Somalie et le Kenya : la zone est particulièrement dangereuse en raison du risque de pénétration d’éléments d’Al Shabaab (dernière incursion en juillet 2022), de la présence d’éléments armés non gouvernementaux et des incidents fréquents entre clans somalis. Le risque d’enlèvement d’Occidentaux dans cette région est réel. Les personnels humanitaires qui sont amenés à y travailler sont invités à se faire connaître à la section consulaire d’Addis Abeba et à s’enregistrer sur Ariane afin de pouvoir être contactés en cas d’alerte. Ils sont invités à suivre scrupuleusement les consignes du service de sécurité des Nations unies et des ONG. La ville de Moyale, frontalière du Kenya, est le lieu de massacres inter-ethniques, et constitue une plaque tournante pour divers trafics. La région frontalière de Las Anod a accueilli plusieurs dizaines de milliers de réfugiés depuis janvier 2023 à la suite d’affrontements à Las Anod (Laascaanood) en Somaliland ;
  • ouest de la région Oromo : en raison de violents affrontements intercommunautaires impliquant différents groupes armés, les woredas West-Wellega, East-Wellega, et Horo Guduru sont formellement déconseillés. Les woredas de West Shewa et North Shewa à l’ouest d’une ligne Agere Hywet / Fitche sont également formellement déconseillés ;
  • région de Gambela : cette zone est régulièrement soumise aux tensions intercommunautaires ainsi qu’aux débordements des crises affectant le Soudan du sud. En outre, elle est un foyer très actif de choléra.

Afrique : Erythrée

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Sont classées zones rouges par le ministère de l'Intérieur au 8 juillet 2025 (fortement déconseillées) :

  • l’accès à toute zone extérieure à la capitale Asmara est soumis à l’autorisation préalable des autorités érythréennes sous forme de permis de voyage (Travel Permits) à demander auprès du ministère du Tourisme. Ils sont en général délivrés sous 24h. Certaines zones peuvent devenir interdites sans préavis ;
  • Compte tenu de la présence récurrente de groupes armés dans le désert des Danakils, il est formellement déconseillé de se rendre dans cette région. Les zones frontalières avec l’Éthiopie et le Soudan peuvent également présenter des dangers en raison de la présence de groupes armés et de mines. Les autorisations de déplacement dans ces régions sont très rarement accordées.

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Afrique : Libye

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Sont classées zones rouges par le ministère de l'Intérieur au 8 juillet 2025 (fortement déconseillées) :

  • l'intégralité du pays.

Afrique : Mali

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Sont classées zones rouges par le ministère de l'Intérieur au 8 juillet 2025 (fortement déconseillées) :

  • l'ensemble du pays à l'exception du district de Bamako, la capitale (déconseillé).
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