Seconde main : ces ustensiles de cuisine peuvent nuire à votre santé

Publié par Clémence Apetogbor
le 19/08/2025
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Istock
Tous les achats d'occasion ne sont pas sans risque pour la santé.

À l’heure où l’économie circulaire séduit un nombre croissant de consommateurs, le réflexe de se tourner vers la seconde main pour s'équiper en cuisine peut sembler une solution à la fois astucieuse et durable.

Pourtant, derrière l’attrait écologique ou financier se cache parfois un péril invisible. Plusieurs experts de la santé et de l’hygiène alertent sur des objets d’occasion particulièrement dangereux, et qui pourraient coûter cher… à votre santé. 

Polluants éternels 

Longtemps plébiscitées pour leur commodité, les poêles antiadhésives ont souvent été fabriquées avant 2020, année de l’interdiction du PFOA, ce tensio‑actif fluoré dont les effets toxiques dépassent désormais le simple cadre alimentaire. Des études pointent un potentiel cancérogène et des dommages hépatiques en cas d’exposition prolongée.

Or, si ces poêles sont rayées ou usées, les substances toxiques qu'elles contiennent peuvent migrer vers les aliments, transformant des plats inoffensifs en véritables cocktails chimiques. Le magazine 60 Millions de Consommateurs recommande donc d’éviter strictement tout achat de poêle d’occasion ou usée, sauf à garantir un état quasi neuf.

De la vaisselle de collection et non du quotidien

Autre produit duquel vous devez vous méfier en brocantes ou en vide-greniers, les contenants en plastique (qu’il s’agisse de boîtes, gourdes ou biberons). Dans un premier temps, le consommateur ignore ce qu’ils ont pu contenir précédemment : détergents, solvants, produits chimiques, ou simplement des aliments non alimentaires. À cela s’ajoute l’usure, qui peut altérer le matériau, le rendre poreux, et provoquer des transferts indésirables lors de la chaleur ou des réchauffages au micro-ondes. Les modèles antérieurs à 2015 sont particulièrement redoutés pour leur teneur possible en bisphénol A, une substance aujourd’hui interdite en France en raison de sa toxicité avérée. Ces contenants d’occasion ont donc tout du danger à délaisser absolument.

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La vaisselle en céramique émaillée ou en cristal ancien peut également s’avérer dangereuse. Derrière des décors charmants ou un aspect rétro, certains objets contiennent du plomb, du cadmium ou d'autres métaux lourds intégrés dans la glaçure. Le contact alimentaire avec ces surfaces peut entraîner une migration toxique vers les aliments. Des analyses réalisées par la DGCCRF en 2015 ont mis en évidence des niveaux inquiétants dans certains plats à tajines ou assiettes décoratives. Ils devraient donc rester des pièces de collection, et non une vaisselle au quotidien.

Enfin, les couverts ou ustensiles en métal ancien qui peuvent avec l’usure, présenter des traces de corrosion et de rouille. Les couverts usés ou oxydés peuvent se détériorer rapidement, libérant des particules dans les aliments et générant des risques sanitaires liés à l’hygiène, tant en termes de coupure que de contamination. Bien que souvent homologués à l’origine, l’usure n’est pas prise en compte par les normes, ce qui rend ces objets à l’usage risqué.

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