Les Français sont les champions du monde du pessimisme selon un sondage

Publié par Matthieu Chauvin
le 30/12/2025
Senior pessimiste
Istock
La France décroche une triste première place mondiale dans le dernier baromètre Ipsos publié fin décembre : celle du pessimisme. L'économie et la géopolitique sont au centre des préoccupations de nos compatriotes qui trouve refuge dans leur cercle proche. Les résultats en détail.

Alors que l'année s'achève, les résultats du rapport "Prédictions : les pronostics des Français pour 2026" réalisé par l'institut Ipsos confirment une morosité ambiante record. Si la défiance envers les institutions ou l'économie n'est pas nouvelle, son intensité interpelle cette année par son ampleur et son caractère singulier face aux autres nations. Quels sont les chiffres clés de cette désillusion collective et que révèlent-ils de notre état d'esprit ?

Un record mondial de morosité

Selon cette vaste enquête réalisée auprès de 23 700 adultes dans 30 pays, 85 % des Français estiment que 2025 a été une mauvaise année pour leur patrie. Ce niveau de mécontentement est si élevé qu'il place la France sur la première marche du podium mondial, à égalité avec la Corée du Sud. Cette proximité entre nos deux nations est paradoxale, au vu de la différence qui existe entre nos dynamismes économiques respectifs...

Plus inquiétant encore, cette vision sombre ne concerne pas seulement le passé récent, mais brouille les perspectives d'avenir. Seuls 41 % des Français se déclarent optimistes pour 2026. Ce chiffre, bien en deçà de la moyenne mondiale située à 71 %, relègue la France à la toute dernière place du classement des 30 pays sondés, derrière le Japon ou la Turquie. 

Un paradoxe entre le "je" et le "nous"

Cependant, tout n'est pas si noir. Si l'année est jugée désastreuse pour la nation, plus d'un Français sur deux (55 %) considère à l'inverse que 2025 n'a pas été une mauvaise année pour lui-même ou sa famille. Ce décalage entre le pessimisme personnel et national prouve-t-il que la déprime est avant tout systémique et collective ?

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Mais alors, qu'est-ce qui nourrit cette angoisse pour le collectif ? Les craintes sont multiples et précises. D'abord, l'économie : une majorité de 56 % des sondés anticipe une récession, un score supérieur de 8 points à la moyenne globale. Cette anticipation pèse lourdement sur le moral. Ensuite, la géopolitique et la sécurité inquiètent : 65 % des Français jugent improbable la fin de la guerre en Ukraine cette année, et 41 % redoutent une attaque terroriste majeure sur le sol national.

Le refuge vers les valeurs sûres

Face à ce tableau anxiogène, les citoyens semblent vouloir se recentrer sur ce qu'ils peuvent maîtriser : leur sphère privée. Les Français démontrent une volonté claire de repli vers le cocon familial. "Ainsi, 73 % des répondants affirment vouloir renforcer leurs liens avec leur famille et leurs amis (pour 2026)"  indique l'étude. Ce qui reste là aussi inférieur à la moyenne mondiale qui est de 82 %. Qui a dit que nous étions un peuple de râleurs ?

Source : Rapport Prédictions : les pronostics des Français pour 2026, Ipsos

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