Il ne sera bientôt plus possible de construire un résidence secondaire dans cette ville française prisée
Officiellement, au dernier recensement de 2022, la petite station balnéaire bretonne de Cancale, en Ille-et-Vilaine, comptait un peu plus de 5 500 habitants. Et cela fait sans doute un bon moment qu'ils sont Cancalais. Car pour les nouveaux arrivants, trouver un bien à louer comme à acheter est un parcours du combattant. D'après l'AFP, qui a reçu un communiqué de la commune, de 2011 à 2022, la part des résidences secondaires a grimpé de 35,5 % à 41,2 % ! Soit près de la moitié du parc immobilier !
La mairie prend une décision radicale
Mais ce n'est pas tout : le nombre de meublés de tourisme a lui augmenté de près de 30 % de 2020 à 2024 et on en comptait pas moins de 582 en novembre de l'année dernière. Face à cette situation, le conseil municipal de cette perle de la côte d'Émeraude a pris une décision radicale le 29 août dernier : il n'est désormais plus possible, sauf exception, de construire ou faire construire une résidence secondaire sur le territoire de la ville de Cancale !
Fini les résidences secondaires à Cancale ?
Pas forcément. Car le conseil municipal a usé d'une subtilité en modifiant le PLU (plan local d'urbanisme de la commune) : l'ajout "d'une servitude de résidence principale pour toute nouvelle construction de logement dans des secteurs précis." Cette subtilité, permise par la loi Echaniz/Le Meur, votée en novembre 2024, impose que les appartements ou maisons neufs "devront notamment être occupés comme résidence principale au moins huit mois par an (hors motifs professionnels ou sanitaires) et la location touristique sera limitée à 120 jours par an."
Le surtourisme touche aussi la France
Dans son communiqué à l'AFP, la mairie de Cancale clarifie les choses : "Cette mesure (…) vise à répondre aux tensions croissantes du marché immobilier local, alimentées par la hausse des résidences secondaires et des meublés de tourisme." Les conséquences du surtourisme, comme en Espagne. D'autres villes françaises ont appliqué la loi Echaniz/Le Meur comme, dès juin, Biarritz, Bayonne, Anglet, Bidart et Boucau. Cancale est la première commune de la région Bretagne a prendre cette décision.
Une sanction forte en cas de transgression
Plus tôt, en mars 2025, le maire de Chamonix Eric Fournier (UDI) avait devancé tous ses confrères en interdisant la construction de nouvelles résidences secondaires, celles existantes représentant déjà près de 70 % du parc immobilier de cette station de ski !
Si les modifications du PLU autorisées par la loi Echaniz/Le Meur ne sont pas respectées, "Le maire peut prononcer une mise en demeure assortie d’astreintes jusqu’à 1 000 euros par jour, avec un plafond fixé à 100 000 euros, et le bail pourra être résilié 'de plein droit'."
Il faut espérer que ces mesures vont se multiplier, de façon à ce les côtes de l'Hexagone ne suivent pas l'exemple de villes espagnoles, comme à Ibiza sur les îles de Baléares, ou Palma de Majorque, sur les îles des Canaris, ou Barcelone, dont les habitants excédés organisent des manifestations régulièrement car certains n'ont plus ls moyens de se loger. Un phénomène qui commence à sérieusement toucher la Grèce.