Fêtes de fin d’années : comment accompagner les personnes seules ?

À l’approche des fêtes de fin d’année, période chaleureuse et lumineuse, la convivialité, le partage et la bonne humeur deviennent les maîtres mots de ces moments festifs. Entre décorations scintillantes, retrouvailles conviviales et instants de joie partagée, les fêtes invitent à se rassembler, à célébrer et à savourer pleinement l’esprit de fin d’année. Pourtant, pour certaines personnes, ces instants peuvent être source de solitude ou de difficultés.

"Nous accompagnons des personnes âgées qui ont peu ou pas de famille. Plus on avance en âge, plus le conjoint, les frères et sœurs disparaissent, et les enfants peuvent être loin. On se retrouve alors avec une perte d’autonomie", explique Isabelle Sénécal, responsable du pôle Plaidoyer/Relations presse des Petits Frères des Pauvres.

Même lorsque l’on était entouré auparavant, le vieillissement peut conduire à un isolement progressif. "Même si l’on était entouré avant, plus on vieillit, plus il est possible de se retrouver seul", souligne-t-elle.

Que peuvent faire familles, amis ou voisins pour soutenir un proche isolé pendant les fêtes ?

Du côté des familles, des gestes simples peuvent faire une grande différence. "Les enfants peuvent essayer de faire venir leur proche âgé, si la personne est encore mobile. Pour ceux qui ne le peuvent pas, il est important de garder le contact, d’appeler régulièrement les proches, même juste deux minutes par jour. Cela peut sembler peu, mais c’est toujours apprécié. On peut aussi envoyer un petit cadeau par la poste."

Les amis font face aux mêmes défis. "Les personnes que nous accompagnons ont souvent des amis qu’elles ne voient plus. Cela montre bien que notre société n’est pas toujours adaptée au vieillissement", constate la responsable associative. Quant aux voisins, leur rôle est essentiel. "Il faut faire preuve de solidarité citoyenne. Proposer de petits gestes, prendre un peu de temps pour partager un moment, dire bonjour ou au revoir, peut vraiment compter."

Comment inviter quelqu’un seul à partager un moment convivial sans le mettre mal à l’aise ?

La démarche demande de la délicatesse. "Ce n’est pas évident, car certaines personnes sont en plein repli sur elles-mêmes. Si l’on connaît une personne âgée seule, on essaie d’engager la discussion. Mais si elle ne souhaite pas, il ne faut pas insister."

Une approche plus discrète peut aussi fonctionner. "On peut glisser un petit mot dans la boîte aux lettres." Les Petits Frères des Pauvres proposent également des outils, comme le kit "chasseur de solitude", pour accompagner ces démarches. Isabelle Sénécal rappelle que la période des fêtes accentue une souffrance qui existe toute l’année : "Noël peut être cruel, difficile d’échapper aux décorations et à l’ambiance festive. Mais la solitude et l’isolement sont présents tout au long de l’année. La solidarité et la citoyenneté, elles aussi, doivent l’être toute l’année."

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui se sentent seules et hésitent à demander de l’aide ?

"Ce n’est jamais facile de demander de l’aide", reconnaît-elle. L’attention des autres reste primordiale. "Il faut être attentif aux autres, prendre la peine de parler, même si ce n’est que de la pluie ou du beau temps."

Pour celles et ceux qui ressentent le besoin de parler, l’association propose une solution concrète : "Nous avons un numéro Soli’écoute, ouvert tous les jours de 15h à 20h, anonyme et gratuit. Les bénévoles écoutants sont disponibles pour discuter. Les personnes qui ont envie d’appeler peuvent le faire au 0800 474 788."

En conclusion, Isabelle Sénécal insiste sur l’essentiel : "Le maître mot reste la solidarité, la citoyenneté et l’attention aux autres."