Fast food : pourquoi les prix risquent d’exploser en France ?

Publié par Suruthi Srikumar
le 14/11/2025
Fast food : pourquoi les prix risquent d’exploser en France ?
Istock
Des députés écologistes ont déposé un amendement au projet de loi de finances pour 2026 visant à instaurer une nouvelle taxe ciblant les restaurants de restauration rapide franchisés. Selon eux, cette mesure répond à la fois à des enjeux économiques et sanitaires.

Les chaînes de restauration rapide comme McDonald's ou Burger King sont dans le viseur des députés écologistes, qui proposent une double taxe pouvant atteindre 120 000 euros dès la première année. C'est un amendement qui ne passe pas inaperçu, déposé par le groupe Écologiste dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2026. Dans le viseur : les franchises de restauration rapide, dont l'expansion fulgurante est jugée problématique pour la santé publique et la restauration locale. 

L'amendement I-758, s'il était adopté, créerait un nouvel article de loi instaurant une double taxe pour les fast-foods franchisés. D'abord, une taxe d'ouverture fixée à 50 000 euros serait réclamée pour tout nouvel établissement. Ensuite, une taxe annuelle d'exploitation de 10 000 euros s'appliquerait chaque année.

Une double taxe à l'ouverture et à l'exploitation

Le dispositif prévoit une pénalité supplémentaire pour les restaurants jugés trop proches des jeunes. En effet, la facture s'alourdit considérablement si l'établissement se situe à moins de 300 mètres d'une école ou d'un établissement d'enseignement scolaire. Dans ce cas, les montants sont doublés : la taxe d'ouverture passe à 100 000 euros et la taxe annuelle à 20 000 euros. Le montant de la taxe pour une franchise près d'une école serait donc porté à 120 000 euros la première année. Si le texte était adopté, cette double taxe sur les fast-foods entrerait en vigueur à compter du 1er juillet 2026, comme le précise l'amendement.

Santé publique et protection des petits commerces

Le texte vise expressément les restaurants de "restauration de type rapide" sous contrat de franchise, proposant burgers, tacos, pizzas, sandwichs, sushis ou encore donuts, comme le précise le magazine LSA Conso. Les conséquences de cette taxe sur la restauration rapide relevant du Code NAF 5610C seraient donc directes pour les grandes enseignes.

Vous avez aimé cet article ?

Selon les auteurs de la proposition, il existe une "causalité statistique entre obésité des enfants et proximité géographique des fast-foods et des écoles". L'autre argument, rapporté par Capital, est économique. Les députés écologistes soulignent que la croissance du secteur est tirée par "l'extension des réseaux" plutôt que par une hausse de fréquentation des points de vente existants. Ils citent notamment l'expansion de Burger King, passé de 222 restaurants en 2019 à 515 en 2023. Il s'agit donc d'une mesure de protection de la restauration traditionnelle contre les franchises, visant à préserver la "diversité alimentaire locale" face à ce que les élus qualifient de "prolifération".

Un projet "discriminatoire" qui vise les entrepreneurs

Sans surprise, la proposition a provoqué une levée de boucliers des professionnels. Ils rappellent que les franchisés sont des entrepreneurs locaux, souvent des TPE ou PME, qui créent de l'emploi. Selon plusieurs analystes politiques, cet amendement écologiste sur la taxe de la restauration rapide a, en l'état, peu de chances d'être adopté. Toutefois, même s'il est rejeté, il place le gouvernement face à ses responsabilités sur la régulation du secteur, mêlant enjeux de santé publique et d'aménagement du territoire.

Google News Voir les commentaires