Ce prénom français courant est interdit dans ce pays
Vous vous rappelez sans doute de la polémique qui eut lieu en 1999 et avait fait les gros titres. Elle avait fait bouillir, suite à un signalement de l'état civil, le procureur de la République de Nantes. En effet, monsieur et madame Renaud avaient décidé d'appeler leur fille tout juste née Mégane : Mégane Renaud. Si cela avait fait sourire beaucoup de Français, ce ne fut pas le cas du parquet qui craignait "l'effet préjudiciable" pour l'avenir du poupon. "On va prendre la fillette pour un objet de consommation, sans compter les moqueries prévisibles de ses petits camarades à l'école" avait alors déclaré la justice locale. Le "JAF" (juge aux affaires familiales) était d'un autre avis, rappelle Le Parisien. D'après lui, la petite Mégane n'aurait pas à pâtir de son prénom à cause de "la courte durée de vie des gammes de voitures". On ne peut pas dire qu'il fut visionnaire sur ce coup-là... Mais en 2000, la cour d'appel de Rennes saisie par le parquet ira dans son sens : Mégane Renaud serait bien une citoyenne comme une autre. Depuis la mi-mai, un autre prénom féminin, courant celui-ci et faisant même partie de notre patrimoine culturel, a fait parler de lui dans les médias.
La Nouvelle-Zélande interdit de porter ce prénom provençal
Ce prénom est connu de tous les écoliers français. Nous connaissons tous de près ou de loin quelqu'un qui le porte. Le grand Marcel Pagnol s'en retournerait sûrement dans sa tombe. Sa Fanny, ou sa Fanny, titre du roman (1931) et du film (1932) éponymes, issus de sa Trilogie marseillaise est persona non grata en Nouvelle-Zélande, à l'autre bout de la planète. Mais pourquoi ?
Un prénom à connotation sexuelle dans la langue de Shakespeare
C'est TF1 qui nous donne la réponse. Dans l'équivalent de notre "argot" anglophone, Fanny désigne vulgairement l'appareil génital féminin. Il est ainsi jugé "sexuellement agressif." Il aurait déjà été refusé une dizaine de fois dans ces îles du Commonwealth, pays des Maoris. Pourtant, les Néo-Zélandais sont en théorie libres de leur choix en ce qui concerne les prénoms de leurs enfants. Mais leur ministre de l'Intérieur, Brooke van Velden, indique au New Zealand Herald, "il existe cependant certaines limites pour éviter les noms offensants ou qui ressemblent à des titres officiels." En effet, une liste officielle est mise à jour tous les ans dans le royaume. Cité par la première chaîne, le département des affaire intérieures estime "qu'un nom soit offensant ou non est une question de jugement et le fait qu'un nom soit potentiellement offensant évolue avec le temps". Et incite les géniteurs "à bien réfléchir au choix du prénom".
Ces prénoms interdits en Nouvelle-Zélande et en France
Ainsi, en Nouvelle-Zélande, sont également interdits depuis cette année, par exemple, les prénoms à consonnance religieuse, comme "Bishop" (évêque en français), "Saint", ou encore à consonnance royale comme "Pryncess" (même avec un "y" pour essayer de passer entre les mailles du filet) ou "King". Plus osé, donner pour nom de baptême "Sativa" ou "Indica", des variétés de marijuana (cannabis), est bien évidement proscrit. Mais apparemment, certains ont tout de même tenté leur chance... Pour en revenir à la France, il n'y a pas d'interdit formel (loi du 8 janvier 1993), c'est l'officier d'état civil (article 57 du code civil) qui juge si un prénom est susceptible de porter préjudice à celui ou celle qui le reçoit, mais il n'existe pas de liste. Le service public le dit de la façon suivante : "Le prénom, seul ou associé au nom de famille, ne doit pas être contraire à l’intérêt de l’enfant." Au registre des prénoms retoqués dans notre pays ont peut ainsi citer : "Fraise", "Nutella", "Titeuf", "Délaissé", "Mini-Cooper", "Dilleur", "Griezmann-Mbappé", "Ikea" ou encore "Lucifer." Mieux, des parents avaient tenté de prénommer leurs deux fils "Tribord" et "Babord..."
Autres règles propres à la France, pas si protectrice
Le Parisien nous apprend tout de même que la France est paradoxale concernant cette politique. Bien évidemment, tout prénom "ridicule ou grossier sera refusé." Mais malgré "le droit des tiers à voir protéger leur nom de famille", sept Zinedine Zidane sont nés en 2023. Parmi les prénoms validés cette même année rapporte le quotidien "on retrouve quelques perles rares telles que "Diamond", "Winner", "Godstime", "Link", "Onyx" ou encore "Simbala". Le football est aussi à l'honneur via les prénoms "Ronaldo", "Neymar", "Vinicius", "Zidane" ou "Messi" portés par quelques jeunes garçons dans l'Hexagone. Quand les Français s'essaient à du "classique" en revanche, ça ne passe pas, indique la loi : "L‘enfant qui porte le nom d’un seul de ses parents ne peut pas avoir comme prénom le nom de famille de l’autre parent". Exemple : un enfant qui a pour parents monsieur Dupont et madame Martin : "Si cet enfant porte seulement Dupont comme nom de famille, il ne peut pas avoir Martin comme prénom."