Carte Vitale dématérialisée : comment l’installer en 5 étapes ?

C’est officiel ! Désormais, 28 millions d’assurés supplémentaires peuvent activer cette e-carte sur leur smartphone sans avoir l’application France identité, ouvrant ainsi la voie à une modernisation majeure des usages de santé. Cette étape s'inscrit dans une logique de numérisation du quotidien, permettant de centraliser les documents essentiels sur son téléphone.

Pour l’Assurance maladie, cette évolution répond à une attente forte des citoyens. Dans les colonnes de Franceinfo, Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM), affirme que "la carte Vitale dématérialisée fait partie des outils numériques du quotidien pour les Français, et la santé ne doit pas être en retard sur le reste". Il note que "sept Français sur dix nous disent qu’ils sont prêts à la télécharger" et que 1,8 million de personnes ont déjà activé leur e-carte Vitale.

Le processus d'activation sécurisé en détail

L’installation de l'application “carte Vitale” (disponible sur iOS et Android) requiert une procédure de sécurisation rigoureuse, essentielle pour garantir l'identité de l'assuré.

Voici les 5 étapes pour l’activer sans France identité :

1. Télécharger l'application “carte Vitale” sur votre smartphone.
2. Saisir son numéro de Sécurité sociale.
3. Filmer une pièce d’identité (carte d’identité, passeport ou titre de séjour) et son visage, comme demandé par l’application.
4. Attendre la validation par l'Assurance maladie. Cette opération de reconnaissance faciale est “validée par un opérateur humain” afin de prévenir toute tentative d’usurpation.
5. Définir un code secret pour déverrouiller l’application lors de son utilisation (ou utiliser l’empreinte digitale/reconnaissance faciale du téléphone).

Si l'utilisateur dispose déjà de l'application France identité, le processus est simplifié car cette dernière peut être utilisée pour prouver l'identité et activer directement l’e-carte.

Toutefois, ce processus de sécurisation, et notamment l'étape de reconnaissance faciale, suscite des critiques. Thomas Fatôme reconnaît que “c’est assez inédit d’avoir une telle phase et ce n’est pas habituel pour les usagers”, tout en assurant que des “améliorations constantes” sont prévues. Certains utilisateurs témoignent de difficultés d'installation et de bugs, pointant du doigt un système parfois peu fluide sur les plateformes de téléchargement. “J’ai abandonné après plusieurs tentatives d’enregistrements infructueuses”, déplore un internaute.

Une adoption en demi-teinte chez les professionnels de santé

Malgré la volonté affichée de l'Assurance maladie, la fluidité de l'usage dépendra grandement de l'équipement des professionnels de santé. Pour être utilisée, la carte Vitale dématérialisée nécessite que le praticien soit doté d'un lecteur adapté, compatible avec le QR code ou la technologie NFC (sans contact) du smartphone du patient.

Or, ce déploiement matériel n'est pas encore universel. Si environ les deux tiers des pharmacies et un quart des médecins généralistes ont déjà pris en charge, au moins une fois, l'application au niveau national, la situation est plus contrastée dans certaines régions, comme en Île-de-France (seulement une pharmacie sur deux et un praticien sur huit).

Accompagner le changement et maintenir la carte physique

Pour accélérer l'équipement, l'Assurance maladie a mis en place une incitation financière. Thomas Fatôme souligne que l’”Assurance-maladie accompagne à hauteur de 280 euros l’achat de l’équipement pour les médecins” lorsqu'ils télétransmettent leur première facture avec l'application. Cette aide sera toutefois divisée par deux l'année suivante, marquant une volonté d'accélérer l'adoption.

Malgré tout, l’objectif n’est pas de supprimer la carte physique. Thomas Fatôme se veut rassurant : “La carte Vitale physique est dans le quotidien des Français depuis près de trente ans, on n’entend pas la supprimer mais on offre un service supplémentaire”.