Blocages, perturbations dans les transports, grèves… à quoi faut-il s’attendre ce 10 septembre ?
Le mot d’ordre : “tout bloquer”. Partout en France, des actions sont prévues pour ce mercredi 10 septembre à l’appel du mouvement “Bloquons tout”, né sur les réseaux sociaux cet été. Repris par une partie de la gauche, dont La France insoumise, et soutenu par certains syndicats, le mouvement appelle à une grève générale contre les récentes annonces budgétaires du gouvernement Bayrou, renversé hier soir.
Une journée sous tension
La mobilisation promet d’être multiple : blocages, grèves, actions symboliques ou même sabotages. Le ministère de l’Intérieur, dirigé par Bruno Retailleau, sur le départ mais encore chargé d’expédier les affaires courantes, prévoit de déployer 80 000 policiers et gendarmes. “Aucune violence ni blocage ne sera toléré”, a-t-il déclaré lundi soir sur France 2, précisant que les forces de l’ordre auront pour consigne d’agir “avec fermeté” et de procéder à des interpellations “au maximum” en cas de délits.
Selon un sondage publié par La Tribune dimanche, 46 % des Français se disent favorables au mouvement, contre 28 % qui s’y opposent, tandis que 26 % se déclarent indifférents.
Voici une liste non exhaustive des actions prévues ce mercredi 10 septembre 2025.
Des perturbations sur les routes
Dans l’Ouest, les manifestants prévoient de se rassembler dès 6h du matin ce mercredi pour bloquer les rocades de Rennes et de Nantes. Des actions similaires, notamment des barrages filtrants, sont aussi prévues à Brest, Vannes, et à Caen. À Paris, des militants comptent bloquer plusieurs accès au périphérique (La Chapelle, Bagnolet, Montreuil, Italie, Orléans…) dès minuit dans la nuit de mardi à mercredi, et prolonger leurs actions dans la matinée.
Des perturbations dans les transports
Des assemblées générales sont programmées dans plusieurs gares parisiennes (Nord et Lyon) dans la matinée. La CGT-Cheminots et SUD-Rail appellent à la grève, principalement dans les Intercités, RER et Transiliens, qui seront plus touchés que les TGV, métros, tramways ou bus parisiens. Le syndicat La Base, très implanté chez les conducteurs de RER, avait déjà appelé à la grève la semaine dernière via sa page Facebook. La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) annonce également des retards et perturbations sur l’ensemble des aéroports français ce mercredi.
Des grèves dans la fonction publique, les hôpitaux et pharmacies
L’appel à la grève du 10 septembre est relayé par les principales branches de la fonction publique(territoriale, d’État et hospitalière) comme l’a confirmé Sylviane Brousse, coordinatrice à la CGT Fonction publique, premier syndicat du secteur. Dans le secteur hospitalier, les syndicats CGT, FO, CFTC et Unsa de l’Assistance publique Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont annoncé leur participation au mouvement. Même mobilisation prévue du côté des pharmacies, où l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a lancé un appel à une grève “illimitée” des gardes.
Des grèves chez les éboueurs et dans les commerces
Des mouvements de grève pourraient également toucher les éboueurs du secteur privé, plusieurs syndicats CGT ayant déposé des préavis pour cette date. La CGT Commerce et Services appelle également à la grève dans les commerces.
Blocage des sites industriels et des plateformes logistiques
Selon une note des Renseignements territoriaux et de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris, des actions de blocage et de sabotage sont envisagées contre des infrastructures clés des secteurs de l’énergie, des transports et de la défense. Des dépôts pétroliers situés sur la façade atlantique, notamment dans le Morbihan et la Charente-Maritime, ainsi que certaines raffineries, seraient particulièrement visés. Le géant Amazon pourrait également être perturbé par une grève sur le site de Brétigny-sur-Orge (Essonne), à partir de 12 heures.
Des opérations “chariots gratuits”
Parmi les appels diffusés sur les réseaux sociaux, certains encouragent des opérations dites “chariots gratuits”, qui consistent à quitter les grandes surfaces sans régler les achats.
Des opérations “péages gratuits”
Des organisations d’opérations “péages gratuits” ont également circulé sur les réseaux sociaux.
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