Retraités : le seuil de pension à ne pas dépasser pour éviter une hausse d’impôt en 2025
Un changement fiscal majeur pour les retraités. Le gouvernement prépare une réforme importante de la fiscalité des pensions de retraite, prévue pour 2025. En ligne de mire : l’abattement automatique de 10 %, en place depuis des décennies, qui permet aux retraités de bénéficier d’un allègement d’impôt significatif. Cet avantage, plafonné actuellement à 4 399 euros par foyer, concerne près de 17 millions de pensionnés.
Dès l’an prochain, cette déduction proportionnelle sera remplacée par un abattement forfaitaire de 2 000 euros par retraité, soit 4 000 euros pour un couple. L’objectif ? Rendre le système plus équitable et maîtriser les finances publiques, alors que cette exonération représente chaque année un manque à gagner de 4,5 milliards d’euros pour l’État.
40 000 euros pour un couple
La nouvelle règle fiscale s’annonce neutre pour une partie des retraités, favorable pour ceux aux petites pensions, mais défavorable pour les 20 % les plus aisés. Le seuil critique est désormais bien identifié : 40 000 euros de revenus annuels pour un couple. Au-delà, les retraités verront leur impôt augmenter.
Prenons un exemple concret donné par le Journal du Net. Aujourd’hui, un couple déclarant 43 000 euros bénéficie d’un abattement de 4 300 euros, ramenant son revenu imposable à 38 700 euros. Leur impôt est alors de 2 387 euros. Avec la réforme, leur abattement serait limité à 4 000 euros, ce qui ferait grimper leur revenu imposable à 39 000 euros, et donc leur impôt à 2 432,59 euros, soit 45 euros de plus. Une différence encore modérée, mais qui devient bien plus marquée pour les pensions plus élevées.
Pour un retraité célibataire gagnant 40 000 euros par an, l’écart est encore plus significatif : avec l’ancien abattement (4 000 euros), son revenu imposable est de 36 000 euros. Avec la nouvelle déduction (2 000 euros), il grimpera à 38 000 euros, entraînant 600 euros d’impôt supplémentaires en cas d’imposition à 30 %.
Bonne nouvelle pour les petites retraites
Les retraités les plus modestes ne seront pas lésés, bien au contraire. Aujourd’hui, le seuil d’imposition est fixé à 17 436 euros pour une personne seule. Avec la nouvelle déduction forfaitaire, ce seuil passera à 19 500 euros, ce qui correspond à une pension nette d’environ 1 650 euros par mois. Les retraités situés sous ce niveau resteront non imposables.
Un célibataire percevant moins de 20 000 euros par an verra même son impôt diminuer avec la réforme. L’Institut des politiques publiques (IPP) confirme : la réforme devient pénalisante uniquement au-delà de ce seuil. En dessous, le nouveau système est plus avantageux.
Des leviers pour réduire la note fiscale
Pour les retraités concernés par une hausse d’impôt, plusieurs stratégies restent envisageables. Il est toujours possible de déclarer ses charges réelles (frais de santé, emploi à domicile, dons, travaux de rénovation énergétique), de répartir les revenus différemment ou de bénéficier des abattements spécifiques après 65 ans. Autant de moyens de contenir l’impact de cette réforme fiscale.