Réforme des retraites : les autres préoccupations de Macron
Sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, un pays presque à l’arrêt, des ports et raffineries bloqués, 3,5 millions de personnes dans la rue selon la CGT, pourtant pas un mot d’Emmanuel Macron.
En première ligne ? Toujours, la Première ministre Elisabeth Borne qui défend bec et ongles sa réforme malgré la virulence des débats et de l’opposition. C’est pourtant le projet phare du président, cette réforme des retraites…
En réalité, il n’est jamais très loin. En coulisses, il reçoit les leaders des syndicats, mène des réunions d’arbitrage…Il est en réalité partout et son entourage insiste : « Il est institutionnellement en retrait, mais pas absent de ce débat. Il a rendu les arbitrages, il a porté politiquement cette réforme devant les Français ».
Quinquennat Macron : les urgences 2023
Mais pourquoi ce silence médiatique ? Selon nos confrères du Parisien, Emmanuel Macron joue la “contre-programmation". En effet, d’une part il se protège et d’autre part il tente de tenir d’autres engagements forts de sa campagne. La veille des premières journées de mobilisation, il a même publié sur les réseaux sociaux une vidéo sur le thème du “climat”. Rien n’est laissé au hasard, le président avance et il veut qu’on le sache : « Il y a des chantiers structurants, comme la transition écologique, qui ne peuvent pas s’arrêter parce qu’il y a un débat sur les retraites », a fait valoir l’Élysée.
Pour autant, selon l’entourage du président, il n’est pas impossible qu’Emmanuel Macron s’exprime tout de même en cas de reconduction des blocages.
En attendant, retrouvez ci-dessous dans ce diaporama 5 préoccupations majeures auxquelles le président va se consacrer dans les prochaines semaines.
La constitutionnalisation de l’IVG
Le mercredi 8 mars lors d'une cérémonie hommage à la célèbre avocate féministe Gisèle Halimi, morte en 2020, le chef de l’État devrait profiter de l’occasion pour s’exprimer sur l’IVG et son éventuelle inscription dans la Constitution. Selon le Parisien, il en profitera également pour remettre symboliquement la Légion d’honneur au professeur Étienne-Émile Baulieu, mondialement connu pour avoir inventé la pilule du lendemain.
Le droit à mourir dans la dignité
Toujours selon le Parisien, Emmanuel Macron recevra jeudi 9 mars pour échanger sur "la fin de vie" et le droit à mourir dans la dignité. Débat qui divise la société, sur lequel il n’a jusqu’à présent pas voulu trancher, mais dont un projet de loi pourrait voir le jour à l’issue des conclusions de la Convention citoyenne, attendues d’ici à la fin du mois de mars.
Contrôler l'immigration, améliorer l'intégration des réfugiés
À l'issue du Conseil des ministres du 1er février 2023, plusieurs propositions ont été faites pour favoriser l'intégration des étrangers en France notamment par le biais du travail. Le projet de loi propose de créer, à titre expérimental, une carte de séjour temporaire « métiers en tension » : il s’agit de permettre à des étrangers employés irrégulièrement dans des métiers en tension d’accéder de plein droit à un titre de séjour, sous certaines conditions. Ce titre permettra également un accès plus rapide au marché du travail pour certains demandeurs d’asile, sans attendre les 6 mois actuellement prévus. Par ailleurs, en ce qui concerne l’intégration des étrangers, la première mesure du projet de loi prévoit de conditionner la première délivrance d’une carte de séjour pluriannuelle à la maîtrise d’un niveau minimal de français.
Lutter contre le sans-abrisme
Depuis 2018, avec le plan quinquennal logement, le sort des sans-abris et le mal-logement font partie des préoccupations du gouvernement. Le projet actuel est, d'après les discussions du conseil des ministres de février 2023, de poursuivre la dynamique de développement de logements abordables et adaptés, en fixant des objectifs ambitieux de mobilisation du parc privé à des fins sociales, de production de pensions de famille et de résidences sociales et de logements très sociaux, en lien avec les besoins des territoires.
Poursuivre le travail sur la loi climat et résilience
La loi "climat et résilience" promulguée en août 2021 est toujours au coeur de l'actualité. En effet, plusieurs mesures sont en projet pour les mois et années à venir. Cette année, l'objectif s'inscrit dans le gel des loyers des passoires énergétiques. Par exemple, en 2023, les propriétaires de passoires thermiques seront obligés de réaliser des travaux de rénovation énergétique s’ils souhaitent augmenter le loyer de leur logement en location. À partir de 2025, certains logements devront être interdits à la location s'ils sont mal isolés. Aussi, le souhait de villes moins polluées impliquera la création de zones excluant les voitures les plus polluantes grâce à l'aide de la vignette Crit'air et ce dès 2023. Enfin, un projet de fin de vente des véhicules émettant plus de 95 gCO2/km en 2030 est en discussion.