Pension de réversion : cette erreur coûte des milliers d'euros au conjoint survivant
Cette aide financière, représentant 54 % de la retraite de base du défunt, constitue une véritable bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes. La pension de réversion permet de maintenir un niveau de vie correct après un décès et de pallier la perte soudaine de revenus. Pourtant, sa complexité administrative peut rapidement transformer ce soutien précieux en un véritable casse-tête coûteux, multipliant les démarches et les formulaires à compléter.
L’erreur la plus coûteuse et la plus fréquente
Le piège le plus fréquent, et souvent le plus coûteux, tient à une méconnaissance des régimes de retraite. Beaucoup pensent qu’une seule demande suffit, ou abandonnent après un premier refus du régime de base, la CNAV. Or l’erreur la plus préjudiciable est d’oublier de solliciter la pension de réversion Agirc-Arrco, la caisse de retraite complémentaire des salariés du privé, qui peut représenter une somme importante sur l’année.
Contrairement à la pension du régime général, celle de l’Agirc-Arrco n’est soumise à aucune condition de ressources. Ainsi, un refus de la CNAV pour dépassement de plafond ne signifie pas que vous n’y avez pas droit. Selon les estimations, cette omission entraîne une perte moyenne de 163 € par mois pour les hommes et 329 € pour les femmes, soit près de 4 000 € par an qui ne sont jamais réclamés, une somme non négligeable pour compléter son budget au quotidien.
Les pièges administratifs à connaître
Le moment de votre demande est crucial. Il ne faut pas la déposer trop tôt si vos revenus des trois mois précédents sont élevés. En 2025, le plafond de ressources pour une personne seule est fixé à 24 710,40 € par an. Attendre quelques mois que vos revenus diminuent peut vous permettre de rester sous ce seuil et d’obtenir la pension.
Attention également au délai de dépôt : la demande doit intervenir dans les 12 mois suivant le décès pour bénéficier d’un effet rétroactif. Passé ce délai, vos droits ne commenceront qu’au premier jour du mois suivant votre demande, vous faisant perdre jusqu’à une année entière de pension. Enfin, si votre conjoint a eu une carrière multi-régimes (salarié, indépendant, fonctionnaire), il est indispensable de vérifier que la demande est bien transmise à tous les régimes concernés via le service en ligne unique, faute de quoi des droits restent inexploités.
Comment éviter les erreurs et les mauvaises surprises
Certains éléments de votre situation personnelle peuvent augmenter vos droits, ou au contraire compliquer le calcul. La majoration pour enfants est souvent négligée : si vous avez eu au moins trois enfants, une majoration de 10 % s’applique sur la pension. À cela s’ajoute une majoration forfaitaire de 112,58 € par mois pour chaque enfant encore à charge, soit plus de 1 350 € par an, ce qui peut représenter un complément financier significatif pour le foyer.
Une autre erreur fréquente concerne l’évaluation du patrimoine. Il est obligatoire de déclarer ses biens (livrets, actions, résidences secondaires) car l’administration applique un revenu fictif de 3 % sur leur valeur pour vérifier le respect des plafonds. Notez toutefois que la résidence principale est exclue de ce calcul. Même de petites omissions peuvent entraîner un recalcul défavorable.
Enfin, signalez tout changement de situation: remariage, PACS, hausse de revenus ou départ des enfants du foyer. Un oubli peut entraîner un trop-perçu à rembourser, et la caisse peut réclamer la totalité des sommes indûment versées, ce qui alourdit considérablement la charge financière pour les ayants droit.