Retraite complémentaire Agirc-Arrco : pas de revalorisation au 1er novembre 2025

Le bras de fer a duré toute la journée, mais n'a abouti à "aucune fumée blanche", rapporte Le Parisien. Ni le Conseil d'administration du matin, ni la Commission paritaire de l'après-midi n'ont permis de trouver un accord. Le verdict est sans appel : les pensions complémentaires, qui devaient être revalorisées le 3 novembre prochain 2025, resteront inchangées.

Un blocage inédit pour les partenaires sociaux

L'échec des négociations Agirc-Arrco de ce 17 octobre 2025 constitue un événement sans précédent. "C'est une première", a ainsi déploré Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC, auprès du quotidien francilien. "D'habitude, ces négociations sont assez rapides. On trouve un terrain d'entente assez facilement", a-t-elle ajouté, soulignant le caractère exceptionnel de la situation.

Cette absence de consensus est d'autant plus durement ressentie que la revalorisation de la retraite complémentaire était attendue par des millions de personnes. Pour rappel, si vous êtes un ancien salarié du secteur privé, cette part de votre pension est loin d'être anecdotique : elle représente en moyenne entre 30 % et 60 % du montant total que vous touchez chaque mois.

Une augmentation pourtant prévue par les accords

Paradoxalement, ce gel intervient alors que la santé financière du régime est bonne, avec des comptes décrits comme étant "dans le vert". La hausse des pensions était même mécaniquement prévue. En effet, l'accord-cadre de l'Agirc-Arrco stipule que la revalorisation est indexée sur le taux d'inflation, évalué à 1 % en septembre par l'Insee, sans pouvoir le dépasser.

La hausse devait donc se situer dans une fourchette comprise entre 0,2 % et 1 %. Les syndicats, de leur côté, espéraient un pourcentage d'augmentation pour l'Agirc-Arrco en 2025 supérieur à 0,6 % et avaient même mis sur la table une demande de revalorisation à hauteur de 1 %.

Un pouvoir d'achat directement menacé

Les conséquences de l'absence de revalorisation de la retraite complémentaire sont directes pour les retraités. L'argument syndical était clair : face au gel des pensions de base, prévu dans le Projet de loi de Finances de la Sécurité sociale (PLFSS), un "coup de pouce" de la complémentaire était indispensable pour maintenir le niveau de vie.

En l'état actuel, l'impact du gel de la retraite complémentaire sur le pouvoir d'achat est donc double. Non seulement la pension de base n'augmentera pas, mais la part complémentaire stagnera également, entraînant une perte sèche face à une inflation qui, même faible, continue de grignoter le budget des ménages. Reste désormais aux partenaires sociaux à trouver un nouveau terrain d'entente pour sortir de cette impasse historique.