Ces périodes d'activité ou d'inactivité qui ne comptent pas pour la retraite

Publié par Clémence Apetogbor
le 07/08/2025
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Toutes les périodes de la vie active, et encore moins les inactives, ne donnent pas systématiquement droit à des droits à la retraite.
 

Lorsque vient le temps de faire valoir ses droits à la retraite, beaucoup de Français découvrent avec surprise que certaines périodes de leur vie ne sont pas comptabilisées dans le calcul de leur pension. Or, le système de retraite repose sur l’accumulation de trimestres validés ou assurés, nécessaires pour percevoir une retraite à taux plein. Pourtant, toutes les périodes de la vie active, et encore moins les inactives, ne donnent pas systématiquement droit à des droits à la retraite. On fait le point.

Premier cas de figure : le travail non déclaré, ou “au noir”. S’il a pu permettre à certains de subsister, il n’ouvre aucun droit à la retraite. Sans déclaration, aucune cotisation n’est versée aux caisses de retraite, et donc, aucun trimestre n’est validé. Cela peut s’avérer dramatique pour des personnes ayant travaillé de longues années dans l’économie informelle, notamment dans les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, de la garde d’enfants ou du ménage.

Tous les congés parentaux ne sont pas pris en compte 

Autre période non comptabilisée : le chômage non indemnisé. Si les périodes de chômage indemnisé par Pôle emploi permettent bien de valider des trimestres (à raison d’un trimestre tous les 50 jours d’indemnisation), les interruptions d’activité non couvertes par une indemnisation (notamment les périodes de carence, de radiation, ou après épuisement des droits) ne permettent pas d’en valider. Autrement dit, les périodes de chômage dites “blanches” peuvent créer des trous dans la carrière qui pèseront au moment du départ en retraite.

Les congés parentaux sont également à double tranchant. Le congé maternité est bien pris en compte, car assimilé à une période d’activité, à condition qu’il soit bien déclaré par la Sécurité sociale. En revanche, le congé parental d’éducation est plus complexe. Il permet de valider des trimestres dans certaines conditions, mais pas toujours de manière automatique, et surtout il ne génère pas de points pour les régimes complémentaires, ce qui peut faire baisser le montant total de la pension. De même, les périodes d’inactivité liées à l’éducation des enfants sans congé parental officiel ne sont pas comptabilisées, sauf si l’on bénéficie d’une majoration pour enfant, sous conditions.

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Certains arrêts maladie non comptabilisés

Les études supérieures constituent un autre cas souvent mal compris. Par défaut, les années passées à l’université ou en école ne donnent aucun droit à la retraite, sauf si l’étudiant a travaillé ou cotisé durant cette période. Il existe cependant un mécanisme de rachat de trimestres, moyennant finance, pour les jeunes souhaitant “convertir” leurs années d’études en droits à la retraite. Ce dispositif est toutefois coûteux et nécessite une certaine anticipation.

Enfin, il faut savoir que certaines périodes d’arrêt maladie longue durée, notamment au-delà de six mois, ainsi que certains temps partiels très réduits, peuvent ne pas permettre de valider un trimestre si le revenu généré est en dessous d’un certain seuil (150 fois le SMIC horaire brut annuel par trimestre). Cela concerne particulièrement les travailleurs précaires, les indépendants en difficulté, ou encore les femmes à temps partiel.

En résumé, de nombreuses situations de la vie, parfois choisies, souvent subies, peuvent aboutir à des “trous” dans la carrière, et donc à des droits à la retraite incomplets. D’où l’importance de vérifier régulièrement son relevé de carrière sur le site de l’assurance retraite, et d’anticiper, si besoin, en envisageant des rachats ou des dispositifs compensatoires.

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