Retraite : les 5 moments clés de votre carrière où un point avec l'Assurance Retraite est indispensable

Publié par Élise Carmin
le 29/11/2025
Epargne
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Un relevé de carrière erroné peut coûter cher : on estime qu'environ un dossier sur sept comporte une anomalie, risquant de réduire votre future pension. Découvrez les cinq étapes cruciales de votre vie professionnelle où une vérification proactive auprès de l'Assurance Retraite est vitale pour valider vos trimestres oubliés (chômage, maternité, étranger) et éviter une décote durable après 45 ans.
 

Le chiffre a de quoi inquiéter. Selon la Cour des comptes, plus d'un dossier de retraite sur sept comporterait une erreur. Une menace silencieuse qui peut avoir des conséquences financières bien réelles sur le montant de votre future pension. Ne pas atteindre le nombre de trimestres requis, par exemple 172 pour la génération née en 1965, entraîne une décote permanente de -1,25 % par trimestre manquant.

Pour éviter cette mauvaise surprise, un seul document fait foi : le Relevé Individuel de Situation (RIS), aussi appelé Relevé de Carrière. Accessible à tout moment sur votre espace personnel du site de l'Assurance Retraite, il retrace l'ensemble de votre parcours. C'est votre meilleur allié pour traquer les oublis, mais encore faut-il savoir où regarder. On fait le point.

Quand faut-il être particulièrement vigilant ?

Certaines périodes de la vie professionnelle sont plus propices aux oublis ou aux erreurs d'enregistrement. Il est donc crucial d'y porter une attention particulière lors de la relecture de votre relevé. Voici les cinq carrefours de carrière où une vérification s'impose.

Le premier concerne les périodes d'inactivité comme le chômage, la maladie ou la maternité. Un trimestre est validé pour 50 jours de chômage indemnisé, mais les oublis sont fréquents, surtout pour les périodes anciennes. La validation des trimestres de chômage non indemnisé est possible sous conditions. De même, les trimestres liés à la maternité ou à l'éducation des enfants (jusqu'à 8 par enfant dans le privé) n'apparaissent pas toujours automatiquement.

Le deuxième point de vigilance est l'impact du temps partiel sur la retraite de base. Contrairement à une idée reçue, la validation ne dépend pas du nombre d'heures travaillées, mais du revenu cotisé. Un salaire très faible, comme lors d'un job d'été, peut ne valider qu'un ou deux trimestres sur l'année.

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Le troisième moment clé survient après une carrière à l'international ou un parcours mixte entre secteur privé et public. Les périodes travaillées hors de l'Union européenne, dans des pays sans accord avec la France, ne sont presque jamais reportées sans une démarche de votre part.

Enfin, il faut s'interroger sur le rachat de trimestres, notamment pour les études supérieures. Cette option permet de racheter jusqu'à 12 trimestres, mais ses conditions et son coût dépendent de votre âge et de vos revenus. Il est souvent plus avantageux de s'y prendre jeune. Le cinquième point est tout simplement l'âge : ne pas attendre la dernière minute est une stratégie en soi.

Comment régulariser son relevé de carrière ?

Nul besoin d'attendre la veille de votre départ pour agir. Les experts recommandent d'adopter le bon réflexe dès 45 ans : consulter son Relevé de Carrière au moins une fois tous les cinq ans. C'est le moment ou jamais de vérifier ses trimestres de retraite oubliés et de rassembler les justificatifs manquants (bulletins de paie, attestations France Travail, etc.).

L'étape suivante est tout aussi importante. La question de savoir à quel âge demander l'Estimation Indicative Globale (EIG) est donc cruciale : dès 55 ans, ce document devient un outil essentiel. Il offre une projection précise de votre future pension et force à une vérification approfondie de votre parcours. Si vous constatez une anomalie, il suffit de contacter votre caisse via votre espace personnel en ligne pour demander une mise à jour, preuves à l'appui.

Carrière à l'étranger : quand faut-il s'y prendre ?

Pour ceux qui ont eu une expérience professionnelle hors de nos frontières, l'anticipation est encore plus primordiale. En effet, les démarches pour faire valider une carrière à l'étranger pour la retraite française peuvent être particulièrement longues et complexes.

Les experts du secteur s'accordent à dire qu'il est indispensable de commencer les démarches de vérification entre 5 et 10 ans avant la date de départ envisagée. Ce délai permet aux différentes caisses de retraite, françaises et étrangères, d'échanger les informations nécessaires et de régulariser votre situation sans précipitation. Vous l'aurez compris, anticiper est le maître-mot pour s'assurer une retraite sereine et complète.

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