Remaniement : les 4 ministres bien partis pour rester... et ceux qui vont être remerciés
Au soir de sa nomination au poste de Premier ministre, Sébastien Lecornu, peut-être l'homme de tout l'échiquier politique le plus proche du Président, comme l'affirmait le maire de Béziers Robert Ménard sur BFM TV, avait annoncé que le choix des ministres qui composeraient son gouvernement pourrait prendre quelques semaines.
Et tout ce qui rentre en compte dans ce choix, "Ca prend deux semaines minimum", d'après une source ministérielle en off au Parisien, "habituée aux longues séances de négociations".
Remaniement : Sébastien Lecornu dans l'urgence ?
L'exercice est difficile s'il veut éviter une prochaine censure, il faut bien l'admettre. Les consultations en cours, plus ce délai de réflexion auraient permis à Emmanuel Macron, "son pote", dixit le même Robert Ménard, de gagner du temps. Or, le contexte social et les sondages qui placent le Rassemblement national en tête de potentielles élections législatives anticipées n'en laissent guère au Président. Le RN a pourtant décidé de ne pas censurer "immédiatement" Sébastien Lecornu, mais a pour condition une véritable "rupture."
Bloquons Tout : Emmanuel Macron pour cible principale
Le mouvement Bloquons tout du 10 septembre, même s'il n'a pas tenu ses "promesses", a tout de même mobilisé 200 000 personnes dans toute la France avant celui, qui s'annonce majeur, du 18. Et ses participants avaient pour la plupart une même revendication : le départ d'Emmanuel Macron. Son pare-feu s'appelle désormais Sébastien Lecornu et ce dernier serait bien inspiré de composer un gouvernement qui fédère sans attendre.
D'ailleurs, interrogée par nos confrères, sur le flou qui entoure les ministres démissionnaires, qui continuent de gérer les affaires courantes sans connaître leur sort, une ministre en place, soucieuse de l'absence d'un "nouvel interlocuteur aux ministères de l’Économie, du Travail, de l’Éducation nationale ou encore à l’Intérieur" face aux gréviste et manifestants du 18 septembre, prévient : "Faire cela -retarder le remaniement, ndlr - dans un moment social fort, je ne le recommanderais pas."
Des ministres démissionnaires mais "intouchables" ?
Parmi eux, nous le verrons, certains semblent "intouchables" pour obtenir un consensus de la part de certains partis d'opposition. Ce qui va à l'encontre des propos d'un conseiller de Sébastien Lecornu, auquel le quotidien a posé la question suivante : "On prend les mêmes et on commence ?" Réponse claire : " Ceux qui imaginent ça sont loin du compte. S’il consulte les forces politiques, c’est pour ouvrir " . Mais ça n'est pas aussi simple que ça. Il faut tenir compte des attentes de la gauche, mais aussi de la droite et de sa droite pour espérer durer.
Voici les projections sur les ministres qui ont les plus de chances de rester comme de partir du gouvernement désormais dirigé par Sébastien Lecornu, d'après les tendances soufflées par différentes sources, à découvrir dans notre diaporama ci-dessous. Pour ceux qui n'y apparaissent pas, c'est qu'aucune information n'a encore filtré.
Il resterait : Bruno Retailleau
Bruno Retrailleau avait d'emblée affirmé ne pas être intéressé par le poste de Premier ministre (2027 oblige). Mais celui qui était de loin le membre du gouvernement Bayrou préféré des Français a conquis la droite et le RN comme ministre de l'Intérieur par ses propos fermes sur l'insécurité, la lutte contre le narcotrafic ou l'immigration illégale. C'est aussi le nouveau Patron des Républicains, battant largement Laurent Wauquiez lors de la primaire.
Il continue, après Barnier et le maire de Pau, à être incontournable. La même source affirme au Parisien : "Retailleau a aimé travailler avec Lecornu pendant la campagne de François Fillon, rappelle un proche du ministre de l’Intérieur. Ce sont deux élus ruraux qui ont la même grammaire. Avec lui, on n’aura plus à expliquer à nos électeurs pourquoi on participe au gouvernement, ça sera plus naturel qu’avec Bayrou."
Il resterait : Gérald Darmanin
Gérald Darmanin a connu quelques succès, notamment avec ses deux prisons de haute sécurité pour détenus dangereux et narcotrafiquants et sa volonté de fournir rapidement plus de places pour des incarcérations courtes avec ses "prisons préfabriquées." Cela a plu à l'opinion. De plus d'après Le Parisien, "Ce mardi matin, lors d’une réunion avec des parlementaires, Gérald Darmanin, ami proche du nouveau Premier ministre, a émis le souhait de rester garde des Sceaux."
Sa fermeté tranche avec les deux derniers ministres de la justices, les macroniste et socialiste Éric Dupond-Moretti et Didier Migaud, plus éphémère.
Elle resterait : Rachida Dati
La ministre de la Culture démissionnaire Rachida Dati devrait à nouveau être de la partie. Notamment, toujours d'après nos confrères, parce qu'elle "Elle arrive à parler à des gens à qui on n’a plus accès", admet l’une de ses collègues. Et parce qu'elle est dans les petits papiers d'Emmanuel Macron qui n'aura pas de mal à convaincre "son pote" Sébastien Lecornu de la renommer.
Elle resterait : Elisabeth Borne
Autre proche du Président, Elisabeth Borne pourrait aussi rester au gouvernement et même conserver son poste actuel de ministre de l'Education nationale, un des plus compliqués à garder plus que quelques mois ces dernières années, justement.
Elle resterait... ou pas
Catherine Vautrin, ministre démissionnaire du Travail et de la Santé avait porté son projet de loi contre la fraude sociale qui mettait tout le monde d'accord, mais aussi celui de la hausse de la franchise sur les médicaments, qui provoque la grève des pharmaciens, de l'AP-HP et certainement de la plupart du milieu hospitalier le 18 septembre.
Si elle est un gage pour la droite, et que son nom serait évoqué pour le ministère des Armées en remplacement de Sébastien Lecornu, cette rumeur serait "balayée en coulisses par des fidèles" de ce dernier, d'après Le Parisien. La tendance serait plutôt au départ.
Il partirait : Manuel Valls
La médiation du ministre de l'Outre-mer Manuel Valls a "été jugée beaucoup trop pro-indépendantiste dans sa gestion du dossier de la Nouvelle-Calédonie" selon nos confrères. La remise en cause des accords de Bougival, d'abord signés puis rejetés par ces derniers, est la goutte de trop.
Il partirait : Eric Lombard
Eric Lombard, ministre démissionnaire de l'Economie, avait planché sur une économie de 44 milliards en 2026. Sébastien Lecornu en voudrait deux fois moins. Incompatible : il devrait sortir du gouvernement.