Qui était Olivier Marleix, le député LR retrouvé mort à son domicile ?
Il était décrit comme attachant et hypersensible. Le député Les Républicains (LR) d'Eure-et-Loir, Olivier Marleix, qui avait présidé le groupe des députés de droite de 2022 à 2024, a mis fin à ses jours lundi 7 juillet dans des circonstances qui n'ont pas été précisées, ont fait savoir nos confrères du Point. Une information rapidement confirmée par plusieurs parlementaires.
Père de deux filles, il est le fils d'Alain Marleix, ancien secrétaire d'État et député du Cantal, et d'Evelyne Marleix, maire de Molompize de 2001 à 2008, rappellent nos confrères d'Ici (ex-France bleu). Son engagement militant débute pendant la campagne présidentielle de 1995, pendant laquelle il soutient Edouard Balladur et préside le comité des jeunes.
Une carrière riche
Olivier Marleix a par la suite eu une vie très politique riche. Il a été maire d'Anet de 2008 à 2017, membre de plusieurs cabinets ministériels, et conseiller à la présidence de la République sous le mandat de Nicolas Sarkozy. Il a occupé le poste de député d'Eure-et-Loir pendant plus de 13 ans, d'abord sous l'étiquette UMP, LR puis affilié au groupe Droite républicaine, depuis 2024.
Parmi ses faits d’armes, il avait saisi le parquet en 2019 pour obtenir l’ouverture d’une enquête sur la vente du pôle énergie d’Alstom à General Electric, réalisée en 2014.
L'homme âgé de 54 ans était un proche de l'ex-Premier ministre, Michel Barnier. Olivier Marleix avait soutenu ce printemps la candidature de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains face à Laurent Wauquiez qui lui avait succédé l'an dernier à la présidence des députés LR.
Selon Paris Match, Olivier Marleix a été découvert ce lundi à 14h50 à son domicile d’Anet, au nord de Dreux. Selon la même source, il avait rendez-vous avec la maire de cette commune, Aliette Le Bihan, qui s’est inquiétée de ne pas le voir. Des vérifications ont ensuite été faites à l’Assemblée. La gendarmerie l’a retrouvé à son domicile.
D'après Le Parisien, l'élu travaillait à la rédaction déjà très avancée d’un ouvrage à paraître au mois de novembre, chez Robert-Laffont. Le titre provisoire du livre, "Dissolution française", devait raconter son expérience d’homme politique et revenir sur les soubresauts récents de l’actualité.
Un homme salué par toute la classe politique
"Pince-sans-rire, ne se mettant pas du tout en avant, sobre, rigoureux", loue auprès du Point une figure des Républicains, profondément attristée. "Je suis extrêmement triste, nous étions très proches", a réagi ce lundi auprès de franceinfo.fr Michel Barnier, l'ancien Premier ministre.
"La France perd aujourd’hui un serviteur exemplaire", réagit de son côté l'ancien président de la République (2007-2012) Nicolas Sarkozy sur X. "C’est avec une immense tristesse que j’apprends la disparition tragique d’Olivier Marleix", a écrit Nicolas Sarkozy. "Olivier fut un collaborateur précieux à l’Élysée, un soutien fidèle dont l’engagement ne m’a jamais fait défaut". "Il était avant tout un député passionné, profondément attaché à son territoire et à ses habitants. Mes pensées émues vont à sa famille et à ses proches".
“Je veux dire à son papa, mon ami Alain Marleix, avec qui nous avons tant œuvré pour notre pays, ainsi qu’à ses proches, combien je partage leur chagrin. Je leur adresse mes pensées les plus sincères et affectueuses”, a-t-il dit sur X.
Le décès brutal d'Olivier Marleix a touché au-delà de sa famille politique.
Le président Emmanuel Macron, qui a souvent été la cible des attaques virulentes d'Olivier Marleix, a rendu hommage à un "homme politique d'expérience" qui "défendait ses idées avec conviction" dans un message sur le réseau social X.
De son côté, le Premier ministre François Bayrou a exprimé, sur le même réseau social, sa "stupéfaction" et son "immense tristesse", reconnaissant que "l'on ne se rend jamais compte de la fragilité des êtres humains…"
Le chef de file de LFI Manuel Bompard a pour sa part rendu hommage à "un adversaire politique toujours respectueux, une voix singulière". Le maire de Nice Christian Estrosi décrit un homme “courageux, engagé, éclairé, un vrai gaulliste”.Marine Le Pen a salué de son côté la mémoire d’Olivier Marleix, "un élu de terrain, rigoureux, engagé au service de ses idées".
A l'annonce de son décès, l'Assemblée nationale a observé une minute de silence. Après avoir salué la mémoire d'un homme "droit, rigoureux, profondément humain", la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, proposera mardi 8 juillet à la conférence des présidents de la chambre basse qu'un hommage soit rendu à Olivier Marleix à 15 heures.