Marine Le Pen vol au secours de Jordan Bardella

Publié par Matthieu Chauvin
le 19/12/2025
Marine Le Pen et Jordan Bardella
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Face à la montée en puissance de Jordan Bardella dans les intentions de vote pour 2027, Marine Le Pen a dénoncé une « campagne inouïe » menée par ses adversaires, ciblant à la fois l'inexpérience supposée et l'intégrité physique de son dauphin.

Début décembre, la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale est montée au créneau pour défendre son successeur à la tête du parti. Alors que le Rassemblement national caracole en tête des intentions de vote, elle estime que son « duo » est la cible d'une offensive coordonnée mêlant critiques de fond et violences de rue. Planet fait le point sur cette séquence politique sous haute tension.

Une riposte ferme : Marine Le Pen défend son dauphin

La prise de parole ne doit rien au hasard et marque une rupture dans la communication du parti. Face aux caméras, Marine Le Pen dénonce les attaques visant Jordan Bardella, évoquant sans détour une « campagne inouïe » orchestrée, selon elle, par les « élites » et les « médias ». Pour la triple candidate à la présidentielle, ces manœuvres ne sont pas de simples critiques démocratiques, mais visent délibérément à « contourner » le choix des Français qui s'exprime dans les urnes.

Cette mise au point intervient dans un contexte immédiat explosif. Fin novembre, le président du RN a été la cible de jets de projectiles lors de plusieurs déplacements en province. Des actes immédiatement qualifiés par l'état-major du parti de "violence de l'extrême gauche", mais qui révèlent une tension croissante sur le terrain à mesure que l'échéance présidentielle approche.

L'inexpérience et le flou : des critiques qui s'intensifient

Si la violence physique inquiète le service d'ordre du RN, l'offensive politique se joue surtout sur la crédibilité du candidat. Les détracteurs, à droite comme au centre, multiplient les critiques sur l'inexpérience de Jordan Bardella, pointant régulièrement sa méconnaissance supposée de dossiers techniques ou régaliens. L'objectif est clair : le dépeindre comme un communiquant habile mais vide de substance.

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Récemment, un échange particulièrement tendu avec l'ancienne ministre Roselyne Bachelot, l'accusant de « flagornerie » et de légèreté, a illustré cette stratégie de déstabilisation sur le fond. Parallèlement, le climat sécuritaire autour du candidat se dégrade. Une récente agression physique contre Jordan Bardella, visé par un œuf à Moissac puis de la farine à Vesoul, a été minimisée par certains commentateurs, provoquant l'ire de Marine Le Pen qui y voit une « radicalisation de l'opposition ».

Sondages 2027 : une domination qui affole les compteurs

La virulence de ces échanges trouve sa source principale dans une réalité arithmétique implacable pour le camp présidentiel et les Républicains. Selon les derniers baromètres d'opinion (Odoxa, Verian, Ifop) publiés fin 2025, Jordan Bardella est favori dans les sondages pour 2027, et ce, de manière spectaculaire.

Les projections de second tour le donnent désormais vainqueur quel que soit l'adversaire proposé par le bloc central. Les chiffres sont sans appel : il l'emporterait avec 53 % des voix face à Édouard Philippe et monterait jusqu'à 56 % face à Gabriel Attal. Face à une telle avance, la stratégie politique contre le Rassemblement national a changé de nature. Il ne s'agit plus seulement de contester un programme législatif, mais de tenter de freiner par tous les moyens une ascension qui semble, pour l'heure, irrésistible aux yeux de l'opinion publique.

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