Ce proche de Brigitte Macron pourrait-il remplacer François Bayrou à Matignon ?
Près de neuf mois après sa nomination, le gouvernement de François Bayrou est tombé. Ce lundi 8 septembre, l’Assemblée nationale a refusé de lui accorder sa confiance, marquant ainsi un retour à la case départ pour Emmanuel Macron. Face à cette situation, François Bayrou a présenté sa démission ce mardi, laissant place à une nouvelle ère à Matignon.
Un nouveau Premier ministre “dans les tout prochains jours”
Le président de la République a d’ores et déjà affirmé sa volonté d’agir rapidement pour nommer un successeur dans les “tout prochains jours”. Ce choix s’annonce complexe, car il doit concilier les exigences d’une majorité fragile à l’Assemblée, trouver un équilibre entre droite et gauche, et surtout garantir l’adoption du budget.
Cette nomination marquera le septième Premier ministre nommé depuis le début de son mandat, un record qui égalera celui de François Mitterrand sous la Ve République.
Voici les noms qui circulent pour remplacer François Bayrou.
Sébastien Lecornu
Ministre des Armées depuis 2022, Sébastien Lecornu fait partie des rares figures à avoir conservé leur poste tout au long du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Ancien ministre des Outre-mer entre 2020 et 2022, il est considéré comme un proche du chef de l’État, qu’il a d’ailleurs rejoint cet été au Fort de Brégançon pour quelques jours de vacances. Alors que son nom revient avec insistance ces derniers jours, comme cela avait déjà été le cas en décembre dernier après la démission de Michel Barnier, Lecornu a toutefois écarté toute ambition présidentielle pour 2027.
Catherine Vautrin
Actuelle ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin était en lice pour Matignon en 2022. Mais face aux réticences exprimées au sein de Renaissance, Emmanuel Macron lui avait finalement préféré Élisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous.
Olivier Faure
À gauche, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste et député de Seine-et-Marne, a clairement exprimé son ambition. Lors des universités d’été du PS, fin août, il a déclaré : “Nous sommes volontaires pour être les suivants”, en référence aux législatives anticipées de 2024, où la gauche était arrivée en tête. Il prône une gouvernance ouverte au compromis, et sa candidature pourrait séduire Emmanuel Macron, d’autant que Laurent Wauquiez (chef des Républicains à l’Assemblée) a fait savoir qu’il ne s’opposerait pas à sa nomination. Mais un obstacle de taille persiste : la taxe Zucman sur les ultra-riches, défendue par le PS, pourrait rebuter l’Élysée.
Bernard Cazeneuve
Ancien Premier ministre sous François Hollande (2016-2017), ex-ministre de l’Intérieur et aujourd’hui avocat, Bernard Cazeneuve reste une figure respectée de la gauche modérée. En désaccord avec la création de la Nupes, il a quitté le Parti socialiste en 2022, affirmant ainsi son refus des alliances qu’il juge trop radicales. S’il n’a pas officiellement exprimé d’ambition pour Matignon, son nom revient régulièrement comme une option de compromis.
Gérald Darmanin
Membre de tous les gouvernements depuis 2017, à l’exception de celui de Michel Barnier, Gérald Darmanin occupe aujourd’hui le poste de ministre de la Justice. Officiellement, il a confié à son entourage ne pas être intéressé par Matignon. Pourtant, son nom continue de circuler à l’Élysée, notamment en raison de ses qualités de négociateur reconnues.
Éric Lombard
Parmi les options envisagées pour séduire le camp socialiste, le nom d’Éric Lombard, actuel ministre de l’Économie, revient avec insistance. Rare figure issue de la gauche à avoir acquis un poids significatif au sein de l’exécutif ces dernières années, cet ancien banquier dispose d’une solide expertise des marchés financiers, un atout non négligeable dans un contexte de fortes tensions budgétaires.
Pierre Moscovici
Ancien ministre de l’Économie et des Finances (2012-2014) sous François Hollande, puis commissaire européen aux Affaires économiques, il occupe aujourd’hui le poste de premier président de la Cour des comptes. Sa maîtrise fine des finances publiques et son parcours européen en font un candidat crédible pour affronter les enjeux budgétaires majeurs à venir, alors que le projet de loi de finances doit être adopté par l’Assemblée.