Ce ministre français a été clochard dans sa jeunesse !
C'est un sacré personnage dont Le Parisien a tiré le portrait mardi 11 novembre. Michel Fournier, âgé de 75 ans, est depuis un mois ministre délégué à la Ruralité du gouvernement Lecornu II. Il est logiquement méconnu du grand public. Mais il n'a pas été nommé à ce poste pour rien. Certes, la politique n'est pas une nouveauté pour lui puisqu'il est maire de Voivres, petit village de 300 âmes dans le département des Vosges, depuis... 1989.
Un homme engagé pour la France "oubliée"
Alors qu'il découvre le métier d'édile, il se prend de passion pour cette France "oubliée", la France périphérique, comme on l'appelle depuis peu, en réalité la France rurale. C'est alors, déclare-t-il à nos confrères, qu'il se forge une méthode en tant qu'homme politique : "Dire les choses simplement et être pragmatique." En 1992, il devient président de l'Association des maires ruraux des Vosges.
Puis, grâce à son charisme, président de l'Association des maires ruraux de France de 2020 à 2025. Faire appel à lui après une première censure devient une évidence pour Sébastien Lecornu. Car Michel Fournier est non seulement une figure dans son milieu et, reconnait un conseiller de l'Elysée auprès du quotidien "Ce n’est pas un inconnu de la politique, je pense qu’il cache bien son jeu."
"J'ai été clochard pendant 3 mois"
Issu, évidemment, d'un famille d'agriculteurs, le ministre délégué à la Ruralité n'est pas passionné par les études. Il quitte les bancs de l'école et part tenter l'aventure en Allemagne à 17 ans. Las, une fois outre-Rhin, il avoue : "J’ai été clochard pendant trois mois. J’ai compris ce que c’était d’avoir vraiment faim et froid, tu peux être prêt à des actions répréhensibles", par exemple "voler de la nourriture." Il admet ne pas aimer s'épancher sur cette période.
Par la suite, il sera ouvrier agricole, fleuriste, ou poseur de volets roulants, avant de trouver sa voie il y a plus de 35 ans maintenant. Peu de ministres ont connu un parcours similaire, à part peut-être le regretté Pierre Bérégovoy, qui avait même été le Premier d'entre eux sous François Mitterrand. D'après Le Monde, Michel Fournier se classe en revanche à l'opposé du premier malgré ses origines : "divers droite" quoique "parfois à gauche."
"Il ne faut pas trop m’emmerder non plus"
Michel Fournier se cherche encore un peu dans l'exercice de sa nouvelle fonction. Mais il garde son franc-parler : "Il ne faut pas trop m’emmerder non plus, parce que je reste maire et rural" plaisante-t-il auprès du Parisien. Qui rappelle le nouveau membre du gouvernement "a dû appréhender le fonctionnement du ministère, les codes du Conseil des ministre..." Mais il reste une sorte d'électron libre.
Une de ses proches souffle à nos confères qu'elle a dû lui apprendre à cesser de dire "nous, les maires ruraux". Quant à son entourage, il est clair sur le profil du ministre : "On ne peut pas media-trainer Michel Fournier", c'est-à-dire le préparer à faire face aux journalistes, à respecter les protocoles... Lui-même admet "quelques conneries" commises depuis un mois. Il a ainsi applaudi le président du Sénat Gérard Larcher après son discours de politique générale, ce qui est interdit pour un membre du gouvernement... Puis, il avoue avoir pris en photo l'hémicycle de l'Assemblée nationale : interdit aussi ! Les députés lui laisseront-ils le temps d'apprendre ?