8 polluants à proscrire absolument chez soi
Il y a 10 ans encore, certains spécialistes estimaient que l'air intérieur de nos logements était jusqu'à 10 fois plus pollué que l'air extérieur. La pandémie de Covid-19 est passée par là et nous aérons plus souvent les pièces de vie. En 2025, l'Ademe, l'Agence de la transition énergétique, nuance et estime "que l'air intérieur est souvent de plus mauvaise qualité qu'à l'extérieur." Si la situation s'améliore, les sources de cette pollution demeurent.
Quelles sont les sources des polluants ?
L'agence en recense trois principales :
- les matériaux de construction, la décoration, l'ameublement ;
- nos activités (cuisine, entretien, toilette...) et nos habitudes (tabagisme...) ;
- nos équipements (chauffage, ventilation...), notamment lorsqu'ils sont mal entretenus.
Ces sources de pollution principales se déclinent ensuite dans d'innombrables, plus anodines. Mais bien présentes. Or, il n'est pas forcément possible de se passer de mobilier, de produits d'entretien (même si on peut les fabriquer soi-même naturellement), de nourriture ou de chauffage... Il faut donc adopter les bons gestes.
Comment s'en débarrasser ?
La clé est bien entendu l'aération. Car nous passons beaucoup de temps dans nos logements (60 à 70 % d'après une étude de l'Institut de veille sanitaire qui date cependant de 2010 mais reste d'actualité, cette statistique étant reprise par l'Ademe). Il faut ouvrir en grand les fenêtres 5 à 10 minutes matin et soir, même l'hiver. "Pensez aussi à aérer pendant et après les activités émettrices de polluants (passage de l’aspirateur, utilisation de produits d’entretien, séance de bricolage…) ou de vapeur d’eau (douche, bain, lessive, cuisson…)", préconise l'agence.
Il faut prendre cette habitude même si le logement est équipé d'un système de ventilation. S'il n'en dispose pas, il faut sérieusement penser à en installer un, idéalement une VMC double flux (ventilation mécanique contrôlé), au minimum. Il faut aussi s'assurer que le taux d'humidité dans une pièce de vie soit compris entre 40 et 60 %. Ni plus, ni moins. "Pour éviter l'excès d’humidité, source indirecte de polluants, pensez à couvrir les casseroles et à activer la hotte en cuisine, mais aussi à faire sécher le linge à l’extérieur ou dans une pièce bien ventilée" conseille aussi l'Ademe.
Découvrez dans notre diaporama ci-dessous 8 polluants à laisser sur le pas de la porte, ou à surveiller régulièrement pour qu'ils ne deviennent pas problématiques. Vous respirerez au final un air beaucoup plus sain, et verrez immédiatement la différence. Sans parler des effets bénéfiques mais invisibles sur votre santé.
Le formaldéhyde
Le formaldéhyde est un gaz qui entre dans la composition de colles, de résines, de vernis ou de peintures, parmi ses nombreux usages. C'est un composé organique volatil (COV). Sous forme aqueuse, on le connait tous sous le nom de "formol." Il est particulièrement toxique et se diffuse en permanence dans nos logements. Il émane de nos meubles, de nos revêtements de sol type parquets ou vitrifiés, de certaines peintures murs et plafonds et même de la fumée du tabac.
Pour éviter au maximum d'y être exposé, Ouest-France conseille de "choisir du mobilier labellisé sans formaldéhyde et éviter l’accumulation de meubles agglomérés dans les pièces fermées sont les meilleurs moyens d’en réduire la présence. Les produits de finition à base d’eau, sans aucun solvant, constituent l'alternative la plus sûre."
Les autres composés organiques volatils (COV)
Les autres composés organiques volatils (COV) sont omniprésents dans un logement : peinture, produits d'entretien, désodorisants... "Ils regroupent une multitude de substances chimiques – toluène, xylène, acétone ou benzène – dont certaines sont classées cancérigènes. Ces vapeurs se concentrent particulièrement dans les logements peu ventilés" indique Ouest-France.
Il faut privilégier les peintures classés A+, dites "à faible émission" et "limiter l’usage de désodorisants en spray ou de solvants ménagers" selon nos confrères.
Les parfums d’ambiance et bougies parfumées
Quasiment toutes les études traitant du sujet recommandent de ne pas utiliser de parfums d'ambiance et de bougies parfumées à cause de leur nocivité (le plus toxique de tous étant le papier d'Arménie). Ils dégagent des "particules fines, suie, formaldéhyde ou phtalates selon la composition. Les mèches non tressées au coton peuvent également contenir du plomb. Même les bougies dites naturelles ne sont pas exemptes de risque lorsqu’elles brûlent mal, car la combustion incomplète génère des micropolluants" affirme Ouest-France.
L’ammoniaque et les substances chimiques des produits ménagers
Ammoniaque, eau de Javel, solvants chimiques... Les produits d'entretien industriels sont nocifs, comme c'est indiqué sur leurs emballages. Or, comme évoqué, il est possible d'utiliser des nettoyants naturels (savon noir ou de Marseille, bicarbonate de soude, citron, vinaigre blanc...) ou de les fabriquer soi-même.
Les phtalates et bisphénols des plastiques et textiles
Ouest-France indique que ces polluants sont "présents dans les plastiques souples, les rideaux de douche, les jouets ou certains revêtements de sol, les phtalates et bisphénols perturbent le système hormonal. Ces molécules migrent dans l’air ou la poussière domestique et pénètrent l’organisme par inhalation ou contact cutané."
Privilégiez les "textiles certifiés Oeko-Tex et les contenants alimentaires en verre."
Le monoxyde de carbone
"Poêles à bois, chaudières mal réglées, chauffe-eau vétustes ou cheminées mal ramonées en émettent de façon imperceptible. Invisible et inodore, il provoque des maux de tête, des nausées, puis une asphyxie rapide" alerte Ouest-France. Raison pour laquelle l'Ademe insiste sur leur entretien régulier.
Installez un détecteur de CO2, qui pourrait devenir obligatoire comme les détecteurs de fumée
Les fibres de poussière et les acariens
"Tissus, moquettes, tapis et rideaux accumulent une poussière riche en micro-organismes, dont les acariens. Invisibles à l’œil nu, ils se nourrissent des squames humaines et animales. Leur présence n’est pas toxique en soi, mais leurs déjections sont allergènes et irritantes."
Pour prévenir cette pollution, Ouest-France préconise "Un entretien régulier et scrupuleux à l’aspirateur avec filtre HEPA, un lavage fréquent des housses de literie à 60°C et un maintien de l’humidité ambiante en dessous de 50 % réduisent considérablement leur prolifération. L’usage de purificateurs d’air équipés de filtres à particules complète cette hygiène de fond."