Procès Jubillar : un ancien codétenu assure avoir recueilli les aveux de Cédric Jubillar, “je m’en suis débarrassé”
Ce mercredi 8 octobre, la cour a entendu plusieurs témoins clés des premières phases de l’enquête : la mère de l’accusé, Nadine Jubillar, ainsi que d’anciens codétenus ayant partagé sa cellule, dont Marc-Aurèle A., dit “Marco". L’homme, aujourd’hui libre et installé au Portugal, affirme que l’accusé lui aurait confié en détention s’être "débarrassé" de son épouse Delphine Jubillar.
Des confidences en cellule
Marc-Aurèle A., ancien détenu "particulièrement signalé", s’est présenté à la barre, après avoir fait le déplacement jusqu’à Albi. Voisin de cellule de Cédric Jubillar à la maison d’arrêt de Seysses durant l’été 2021, il affirme avoir reçu des confidences troublantes. "Vers 4 ou 5 heures du matin, il m’a appelé à la fenêtre et m’a dit : "Je m’en suis débarrassé. J’ai vu qu’elle envoyait des messages à l’autre, j’ai pété un câble." Il m’a aussi dit : "Ils n’ont même pas trouvé le couteau, ces abrutis"", rapporte-t-il à la barre, indique Le Figaro.
Selon "Marco", Cédric Jubillar lui aurait également demandé : "Si j’enterre quelque chose, tu sais si ça peut ressortir ?". Le témoin affirme que l’accusé lui aurait indiqué un lieu précis, "un endroit qui a déjà brûlé", où reposerait le corps de Delphine Jubillar. Ce secteur a pourtant bien été fouillé par les enquêteurs, mais en vain.
Un témoin controversé
Ce témoignage, déjà connu des magistrats d’instruction depuis 2021, divise. Deux autres anciens codétenus, entendus le même jour par visioconférence, ont qualifié "Marco" de "mythomane" et de "fou". "C’est la dernière personne qu’il faut écouter", a lancé Sofiane B., lui aussi passé par le quartier d’isolement de Seysses.
À la barre, "Marco" s’est défendu : "Fou, possible. Menteur sur ce point-là, non. Je n’ai tiré aucun bénéfice, que du préjudice." Il affirme avoir parlé "pour les enfants Jubillar". Le témoin reconnaît que ses propos peuvent paraître confus, alternant entre souvenirs de détention et rencontres après sa sortie, notamment avec Séverine L., ex-compagne de Cédric Jubillar. "Elle m’a dit qu’elle avait peur, parce qu’il lui avait dit qu’il s’était débarrassé d’une et qu’il pouvait se débarrasser d’une deuxième."
Des incohérences pointées du doigt
L’audience a révélé les failles de ce témoignage tardif. Les magistrats ont rappelé que les vérifications effectuées après les révélations de "Marco" n’avaient rien donné. "Vous aviez parlé d’un couteau, mais on sait qu’il n’y avait pas de couteau", a relevé l’avocat général. Le témoin a répondu : "C'est ce qu’il m’a dit à la fenêtre."
Cédric Jubillar, impassible derrière la vitre du box, continue de nier toute implication dans la disparition de son épouse, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn). "C’est la mère de mes enfants, jamais je n’aurais fait ça", aurait-il déclaré à un autre détenu.
Alors que le procès se poursuit, la crédibilité du témoin "Marco" reste encore au cœur des débats.