Procès Jubillar : la mère de Cédric Jubillar prend la parole, "il vrillait"
Le procès très médiatisé de Cédric Jubillar, jugé à Albi pour le meurtre présumé de son épouse Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, se poursuit. Ce mercredi 8 octobre, la cour d’assises du Tarn a entendu un témoignage particulièrement attendu, celui de Nadine Jubillar, la mère de l’accusé.
Face à la présidente, elle a raconté un épisode qui la hante depuis quatre ans, une phrase lourde de sens prononcée par son fils "sur le parking" de son lieu de travail.
Un souvenir glaçant refait surface
Visiblement bouleversée, Nadine Jubillar a pris la parole à la barre, les mains crispées sur le pupitre, rapporte La Dépêche. "C’était un matin, il était venu un peu après l’ouverture avec Elyah", a-t-elle raconté. "Je le trouvais énervé, agité." C'est à ce moment que Cédric Jubillar aurait lancé : "J’en ai marre, elle m’énerve, je vais l’enterrer, personne ne va la retrouver."
Sur le moment, elle raconte n'avoir pas pris ces mots au sérieux : "Je lui ai répondu : "Arrête de dire des bêtises"." Mais aujourd’hui, la mère de famille regrette son geste, comme elle le confie à l'audience. "Je regrette de ne pas avoir donné plus de sens à cette phrase." La salle reste silencieuse. La présidente tente de la réconforter : "On peut comprendre que vous soyez dans une situation compliquée, madame."
Cédric Jubillar décrit comme une personne "colérique"
Tout au long de son audition, Nadine Jubillar décrit un fils "colérique", au comportement "imprévisible" depuis l’été 2020, au moment où le couple se déchirait. Elle affirme qu’il "criait beaucoup" et "vrillait facilement". À propos de la disparition de Delphine, elle confie avoir espéré "que ce n’était pas lui qui avait eu un coup de folie".
Les mois précédents, elle dit avoir constaté que Cédric "ne supportait plus les contradictions" et "voulait toujours avoir raison". Elle évoque également son attitude après la disparition de l'ex infirmière. "Il m’a interdit de parler aux amies de Delphine. Il m’a dit : "Si tu parles, je prends les petits et je me casse"."
De son côté, la défense ne pose aucune question, à la demande expresse de l’accusé. "Cédric nous a demandé de ne rien vous demander", indique son avocat Me Alexandre Martin.
"C’est une femme que j’aimais énormément"
La mère de l’accusé revient sur plusieurs éléments clés du dossier comme la fameuse machine à laver utilisée le lendemain de la disparition, ou encore la géolocalisation du téléphone de Delphine : "C’est avec mon téléphone que ça s’est fait, il a installé l’application."
Évoquant la personnalité de sa belle-fille, elle la décrit comme "douce, aimante, très proche de ses enfants". "C’est une femme que j’aime énormément."
Nadine Jubillar dit s’être constituée partie civile non pas en tant que mère, mais "en tant que grand-mère des enfants, pour Louis et Elyah". "Je culpabilise de ne pas m’être plus investie et d’avoir pris pour argent comptant tout ce que me disait mon fils."
Le témoignage de Nadine Jubillar précède celle du beau-père et de plusieurs codétenus, appelés à la barre dans l’après-midi pour décrire le comportement de Cédric en détention.