Kidnapping dans le Gard : le PDG de Bastide Médical dépouillé de près d’un million d’euros

Tout a débuté par un guet-apens. Alors qu’il quittait le siège de son entreprise à Caissargues, Vincent Bastide, âgé de 56 ans, a été enlevé par trois individus munis d'armes de poing et cagoulés, aux alentours de 19 heures, d'après Le Figaro. Il a ensuite été contraint de les conduire à son domicile de Nîmes, dans le Gard, où un de ses fils était présent. Les deux hommes ont été violemment agressés, recevant des coups au visage et au crâne, avant d'être aspergés d'eau de Javel, une technique souvent utilisée par les malfaiteurs pour tenter d'effacer leurs traces ADN. 

Un autre fils, qui avait réussi à se cacher, a pu donner l’alerte. Le butin, au "montant restant à déterminer et pouvant être de l’ordre du million d’euros d'euros", composé de montres de luxe et de bijoux, a été emporté par les malfaiteurs qui ont pris la fuite. La Porsche Taycan du dirigeant a été retrouvée calcinée peu de temps après, selon L'Essentiel de l'Éco.

La signature du grand banditisme ?

Le mode opératoire ne laisse que peu de doutes sur le profil des agresseurs du PDG de Bastide Médical . L'exécution professionnelle, les repérages précis et la violence maîtrisée suggèrent une équipe "bien renseignée" et issue du crime organisé. Le parquet de Nîmes a d'ailleurs rapidement ouvert une enquête pour "enlèvement en bande organisée pour faciliter un crime, vol en bande organisée avec arme et destruction par moyen dangereux en bande organisée", comme l'a précisé la procureure de la République, Cécile Gensac. L'enquête a été confiée à la Section de recherches de la "Rome française." 

Le choix de la victime n’est pas anodin. Dirigeant d’un groupe de santé à domicile fondé en 1977 et comptant plus de 140 magasins en France, Vincent Bastide est une figure économique locale. Le groupe Bastide Médical a rapidement publié un communiqué confirmant que son PDG était "en sécurité et en bonne santé ainsi que les membres de sa famille".

Le home-jacking, un risque croissant pour les personnalités

Cet événement s'inscrit dans un contexte de recrudescence des home-jackings ciblant les chefs d'entreprise et les célébrités. Selon la Préfecture de police de Paris, les séquestrations de ce type ont connu une hausse de 32 % entre janvier et mai 2024 rien qu'en Ile-de-France, rapporte Valeurs Actuelles. Les malfaiteurs exploitent de plus en plus les informations disponibles en sources ouvertes, notamment sur les réseaux sociaux, pour identifier et localiser leurs cibles. 

Face à cette menace, plusieurs mesures de précaution existent. Il est bien sûr recommandé de sécuriser son domicile avec des systèmes de vidéosurveillance ou des alarmes connectées. Mais la protection de l'adresse personnelle du chef d'entreprise est également un point clé. Pour les entrepreneurs individuels, il est possible de demander à l'Insee de ne pas la rendre publique si celle-ci est aussi celle de leur établissement, en vertu du Décret n° 2025-840. Enfin, la plus grande discrétion sur les réseaux sociaux concernant ses biens, ses déplacements ou ses absences reste l'une des protections les plus efficaces.