Affaire Lina : une marche blanche organisée deux ans après le drame
Le 23 septembre 2023, Lina, 15 ans, disparaissait alors qu’elle se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-la-Roche pour prendre un train. Ce jour-là, l’adolescente avait prévu de passer la journée avec son petit-ami, Tao. Malheureusement, elle n’arrivera jamais à cette gare. D'après l'enquête, son téléphone portable a cessé d'émettre peu après son départ de son domicile, à 11h22.
Une marche organisée deux ans après le drame
Après plus d’un an d’enquête, son corps avait été retrouvé, le 16 octobre 2024, à Sermoise-sur-Loire, dans la Nièvre. Deux ans après, l’émotion reste vive. L’association Les Bonnes étoiles de Lina, créée par la mère de l’adolescente, organise une nouvelle marche blanche le samedi 20 septembre, presque deux ans jour pour jour après l’enlèvement et le meurtre de la jeune fille.
La marche commencera à 16 heures à l’étang du Breux, à la sortie de Saint-Blaise-la-Roche. Elle empruntera une partie de la RD350, la route où Lina a été enlevée. Les participants pourront déposer des roses devant l’arbre de mémoire situé non loin du lieu du drame.
"Une marche pour la liberté"
Pour Fanny Groll, présidente de l’association et mère de Lina, cet marche est bien plus qu’un hommage. "Il s’agit d’une marche en mémoire de Lina, pour la liberté qui doit être celle de toutes les jeunes filles de pouvoir marcher dans la rue, aller où elles veulent, être libres, sans avoir à craindre pour leur vie", a-t-elle déclaré dans les colonnes des Dernières Nouvelles d’Alsace. "Sans avoir à craindre pour leur vie", insiste-t-elle, rappelant que ce combat dépasse cette tragédie.
Le principal suspect s’est suicidé
Les dernières révélations de l’enquête pointent vers Samuel Gonin, 43 ans, comme principal suspect. "À ce jour, tous les éléments sont en faveur d’une action solitaire de la part de Samuel Gonin", a déclaré le procureur de la République de Strasbourg, Alexandre Chevrier, dans un communiqué.
L’homme s’est suicidé le 10 juillet 2024 à son domicile de Besançon, avant d’avoir pu être entendu par les enquêteurs. Dans ses écrits, il confiait : "J’ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite". Des analyses médico-légales ont révélé que Lina avait "vraisemblablement été étranglée à l’aide des anses d’un sac en tissu", précise le procureur.
Le véhicule de Samuel Gonin avait été géolocalisé près du lieu où le corps a été retrouvé. De l’ADN de Lina et celui du suspect ont également été découverts sur des cordes retrouvées dans son coffre, "ce qui tend à démontrer qu’à un moment ou à un autre, Lina a été ligotée", avait expliqué le magistrat en octobre dernier.
Une enquête toujours en cours
Cette marche intervient alors que l’instruction sur le meurtre de l’adolescente est toujours en cours, tout comme celle ouverte après la plainte pour viol déposée par Lina en juin 2022. Aucune conclusion définitive n’a été rendue publique à ce jour. Pour la famille, il est essentiel que la justice avance, mais aussi que la mémoire de Lina demeure vive. "On ne peut pas oublier ce qui est arrivé", confient les proches.