Affaire Jubillar : les témoignages des proches sur la relation de Delphine et Cédric Jubillar

Sébastien a décrit sa sœur comme “une personne extrêmement bienveillante”. Il a évoqué à la barre leur enfance difficile dans une famille en situation de précarité, à Cagnac-les-Mines, mais a souligné le courage et la force de Delphine dès son plus jeune âge : “On a eu une enfance pourrissime, mais Delphine ne se plaignait jamais.”

Stéphanie a témoigné de la maturité précoce de Delphine dans leur fratrie : “Avec Delphine, on s’occupait des tâches ménagères, on s’occupait des petits frères.” Elle a également insisté sur l’amour profond que sa sœur portait à ses enfants : “Elle n’aurait jamais laissé ses enfants. C’était pas son genre.”
Concernant la relation entre Delphine et Cédric, le caractère de ce dernier l’avait interpellée au moment de leur rencontre : “Elle devait aimer le côté bad boy.”

Un autre proche de Delphine a confié avoir eu dès le départ des doutes sur la relation qu’elle entretenait avec Cédric Jubillar. “On a tous espéré que ce soit une histoire courte”, a-t-il avoué à la barre. 

L’amant de Delphine, rencontré sur une application de rencontre à l’été 2020, apporte un témoignage essentiel sur l’évolution de sa compagne. Selon lui, cette nouvelle relation a été une libération pour Delphine : “Avec elle, j’ai trouvé l’interrupteur. Elle était éteinte, elle est redevenue solaire”, avait-il dit aux enquêteurs. 

Si elle décrit un couple relativement complice après la naissance de leur fils Louis et de leur fille Elyah, Anne a ensuite déclaré à la barre que Delphine “n'existait plus avec Cédric”. Elle raconte : “Il la rabaissait verbalement. [...] Elle n'avait pas de place pour s'exprimer, elle n'existait plus avec Cédric”. “Quand je passais une soirée avec eux, je n'arrivais quasiment pas à parler avec Delphine. Il occupait toute la place.”

Cassandre C., ancienne camarade de Delphine à l’école d’infirmières et témoin du mariage de Delphine avec Cédric en 2013, confie sa surprise face à leur union, deux personnes “qui ne se ressemblent pas du tout”. Pourtant, elle reconnaît que le couple semblait heureux durant les premières années de leur mariage. Comme d’autres témoins, elle a assisté à des actes de violence envers leur fils aîné, Louis, racontant que Cédric “l’a tiré par l’oreille et soulevé à plusieurs centimètres du sol” pour le punir. Concernant Delphine, Cassandre souligne sa discrétion sur sa vie privée : “Elle s’exprimait très peu sur sa vie personnelle, sur sa vie de famille. Je n’ai jamais vraiment su ce qu’il se passait dans leur vie familiale. Elle ne vivait vraiment que pour ses enfants.”

L’enquêtrice a retracé le parcours de Delphine depuis son enfance. Elle rappelle que Delphine s’est révélée au travail comme “une excellente infirmière, volontaire et dévouée”, tout en restant discrète : “silencieuse et taiseuse sur sa vie privée”. À propos de la dynamique conjugale, elle constate un déséquilibre flagrant : “Monsieur Jubillar, on me le dit, prend de la place et, elle, était en retrait.” Elle explique même la difficulté à dresser un portrait autonome de Delphine, tant la figure de son mari dominait :”C’était difficile d’avoir des éléments sur Madame Aussaguel car on basculait régulièrement sur Monsieur Jubillar.” Elle parle également de l’isolement progressif du couple comme d’un processus insidieux. Enfin, interrogée sur les sentiments de Delphine envers son mari à la fin de leur relation, elle répond : “Des témoignages qui étaient recueillis, le terme d’amour ne ressort pas.”