Affaire Grégory Villemin : la grand-tante nie être le corbeau
Le vendredi 24 octobre, Jacqueline Jacob, la grand-tante du petit Grégory, a comparu devant le juge Dominique Brault à la cour d’appel de Dijon (Côte-d’Or). Pendant près de deux heures, elle s’est défendue d’avoir été le corbeau qui a harcelé la famille Villemin avant le meurtre de l’enfant en 1984. "Je n’ai jamais écrit de lettre. Je n’ai jamais téléphoné. Jamais à personne", s’est-elle défendue rapporte BFMTV.
"Je n’ai jamais écrit. Je ne comprends pas"
Aujourd’hui âgée de 81 ans, elle conteste toute implication dans les menaces anonymes reçues par les Villemin et réfute les conclusions des expertises en écriture et en stylométrie qui la désignent comme l’auteure des lettres et appels. "Je n’ai rien à dire de particulier. Je n’ai jamais écrit. Je ne comprends pas. Il [l’expert] se trompe", a-t-elle poursuivi, selon BFMTV. Malgré sa défense, Jacqueline Jacob a été mise en examen pour "association de malfaiteurs criminelle", en lien avec le meurtre et l’enlèvement de Grégory Villemin.
Des indices contestés par la prévenue
Le juge Dominique Brault soupçonne qu’une équipe, motivée par la haine et la jalousie envers les parents de Grégory, aurait orchestré le harcèlement avant le drame. Jacqueline Jacob est suspectée d’avoir joué un rôle central dans ce dispositif.
Les enquêteurs ont également interrogé la prévenue sur les témoignages de proches. René Jacob, son beau-frère aujourd’hui décédé, affirmait avoir reconnu le rire de Jacqueline Jacob dans un enregistrement du corbeau. La grand-tante a catégoriquement nié : "Ce n’est pas vrai. Je n’ai jamais téléphoné ni ri au téléphone", rappelant que René Jacob avait "des problèmes avec l’alcool" qui l’avaient conduit à une cure de désintoxication.
Elle réfute aussi toute implication lors des soirées passées avec son mari chez un couple voisin des grands-parents de Grégory. "Là, c’est faux", assure-t-elle, précisant que leurs relations intimes n’ont débuté qu’en 1985, après le drame.
Son emploi à la filature d’Aumontzey a également été évoqué. Les enquêteurs ont supposé qu’elle aurait pu s’absenter pour téléphoner anonymement aux parents de l’enfant. Jacqueline Jacob explique : "On n’avait pas de pause, on avait nos machines et on mangeait en travaillant. […] On ne pouvait pas s’absenter. Je ne suis jamais sortie de l’usine pendant ma plage de travail", rapporte franceinfo.
Une mise en examen contestée
Les avocats de Jacqueline Jacob ont contesté sa mise en examen, rappelant qu’une précédente expertise vocale avait conclu que le corbeau était "un homme de 45 à 55 ans", ce qui ne correspond pas à leur cliente. "Vous vous apprêtez à reproduire les mêmes erreurs" que par le passé, ont-ils asséné au juge, rapporte BFMTV.
Ses avocats ont annoncé qu’ils allaient former des recours pour faire annuler cette mise en examen. Me Stéphane Giuranna a également dénoncé : "En a marre, elle a donné toutes les explications demandées par la justice", tandis que Me Alexandre Bouthier ajoutait : "La justice est une enfant qui n’apprend pas de ses erreurs", rapporte BFMTV.
Quarante et un ans après le drame, la grand-tante du petit Grégory continue de nier toute implication, laissant planer un doute sur l’identité du corbeau...