Revente de cadeaux : un record historique et les précautions à prendre pour vos impôts

Publié par Élise Carmin
le 26/12/2025
Noël
Istock
Le 25 décembre 2025 a pulvérisé les records de revente de cadeaux sur les plateformes de seconde main, avec près d'un million d'annonces publiées sur eBay et Rakuten, confirmant l'ancrage de cette pratique dans les mœurs françaises.

Le tabou est définitivement tombé. Ce 25 décembre 2025 restera marqué par une activité frénétique sur les plateformes de commerce en ligne, transformant le traditionnel déballage des paquets en une vaste opération de gestion de budget. Si cette pratique pouvait encore choquer il y a quelques années, elle est aujourd'hui devenue un réflexe pour des millions de consommateurs qui cherchent à récupérer du pouvoir d'achat ou simplement à éviter le gaspillage. Mais face à l'ampleur du phénomène, beaucoup s'interrogent sur la marche à suivre pour bien vendre et sur les obligations légales qui en découlent. Planet fait le point.

Une avalanche d'annonces dès le matin de Noël

Les chiffres donnent le tournis et témoignent d'une accélération spectaculaire. Dès les premières heures de la journée de Noël, les compteurs se sont affolés. Selon les données rapportées par La Tribune et CNews, ce sont près de 900 000 annonces qui ont été déposées en cumulé sur les deux géants du secteur, eBay et Rakuten, le jour même de la fête.

Dans le détail, eBay a enregistré 500 000 nouvelles annonces, un bond significatif par rapport aux 340 000 de l'année précédente, tandis que Rakuten affichait 390 000 mises en vente. Rakuten anticipe même de dépasser le million d'annonces dans les jours qui suivent. Ce record de revente de cadeaux de Noël 2025 illustre une réactivité inédite des Français : à peine le papier cadeau déchiré, l'objet est photographié et mis en ligne. Les chiffres de revente de cadeaux sur eBay et Rakuten confirment que les catégories les plus concernées restent les vêtements, les livres, les jeux et les objets de décoration.

L'inflation et l'écologie enterrent le tabou

Comment expliquer une telle ruée ? Si la dimension écologique et la volonté de donner une "seconde vie" aux objets jouent un rôle croissant, le moteur principal reste le pragmatisme économique. Selon le baromètre eBay-Kantar 2025, près de 20 millions de Français déclarent avoir déjà revendu un cadeau. Pour beaucoup, il ne s'agit plus d'un acte caché, mais d'une nécessité budgétaire.

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Comme le souligne Le Figaro, environ 70 % des revendeurs utilisent cet argent pour épargner ou couvrir leurs dépenses de fin d'année. Le gain moyen espéré tourne autour de 100 euros, une somme non négligeable en période d'inflation. Cette tendance révèle aussi une fracture générationnelle qui se résorbe : si 31 % des 45-54 ans expriment encore une gêne, les 16-24 ans ne sont que 19 % à hésiter. C'est ce changement de mentalité qui explique pourquoi les Français revendent leurs cadeaux de Noël massivement : l'aspect pratique a pris le pas sur la symbolique sacrée du présent.

Réussir sa vente et éviter les pièges fiscaux

Si vous vous demandez comment revendre un cadeau qui ne me plaît pas de manière efficace, la rapidité est votre meilleure alliée. Les experts recommandent de publier votre annonce dans les jours suivant le 25 décembre pour profiter du pic de trafic. Soignez la description en précisant que l'objet est "neuf sous blister" et fixez un prix attractif, généralement 30 à 50 % moins cher que le neuf.

Cependant, une inquiétude revient souvent : que risque-t-on vis-à-vis de l'administration fiscale ? Il est crucial de bien comprendre les règles fiscales de vente de cadeaux d'occasion. Le principe de base est rassurant : les ventes occasionnelles de biens personnels dans le cadre de la gestion de votre patrimoine privé sont exonérées d'impôt. Vous n'avez donc pas à payer de taxes sur la revente d'un livre, d'un pull ou d'une console de jeux reçue à Noël.

Il existe toutefois deux exceptions majeures. La première concerne les biens de très haute valeur (bijoux, œuvres d'art, antiquités) dont le prix de cession est supérieur à 5 000 euros, qui sont soumis à une taxe sur la plus-value. La seconde concerne la déclaration aux impôts pour une vente entre particuliers si l'activité devient quasi-professionnelle. Si vous réalisez plus de 20 transactions par an et que le montant total dépasse 3 000 euros, les plateformes ont l'obligation de transmettre ces informations au fisc. Cela ne signifie pas automatiquement que vous serez imposé, mais l'administration vérifiera qu'il ne s'agit pas d'une activité commerciale déguisée.

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