Pension de réversion : ce que touchent vraiment les veufs et veuves de la fonction publique
Contrairement à une idée reçue, la réversion dans la fonction publique ne concerne pas les partenaires pacsés ni les concubins. Seul le mariage ouvre droit à cette prestation. Une précision d’importance pour celles et ceux qui pensent être couverts sans l’avoir jamais officialisé.
La règle est simple : à la mort d’un agent public (qu’il soit à la retraite ou non), son conjoint peut prétendre à 54 % de la retraite qu’il percevait ou aurait dû percevoir. En revanche, les primes ne sont pas prises en compte dans le calcul. L’État ne verse que sur la base du traitement indiciaire. Une injustice de plus pour certains, mais une réalité budgétaire pour l’administration.
Pour bénéficier de cette pension, il faut avoir au moins 55 ans au moment de la demande. Une condition qui peut être abaissée dans des cas particuliers — invalidité, présence d’enfants, ou décès de l’agent avant sa mise en retraite.
Et ce n’est pas tout. La pension est soumise à condition de ressources. En 2025, le plafond de revenus est fixé à un peu plus de 21 000 euros annuels pour une personne seule, et 33 000 euros pour un couple. Si vos revenus dépassent ce seuil, votre pension de réversion pourra être réduite, voire supprimée.
Cela dit, les revenus du patrimoine ou certaines aides ne sont pas systématiquement pris en compte. Pour y voir plus clair, vous pouvez utiliser un simulateur gratuit sur le site mes-allocs.fr.
Ce que beaucoup ignorent, c’est qu’un ex-conjoint peut aussi toucher la pension de réversion… à condition de ne pas s’être remarié. L’administration se montre alors plus stricte : elle examine la durée du mariage, la non-remariage, et exige parfois des justificatifs détaillés. Le montant est partagé entre les conjoints successifs au prorata des années de mariage. Une mécanique qui peut vite devenir kafkaïenne si plusieurs mariages sont en jeu.
Les demandes de pension de réversion doivent être adressées au bon organisme : le Service des retraites de l’État (SRE) pour les fonctionnaires d’État, la CNRACL pour les territoriaux et hospitaliers. Dans les deux cas, un dossier complet est indispensable : acte de mariage, acte de décès, avis d’imposition, relevé de carrière du défunt… mieux vaut anticiper.
Les délais de traitement peuvent varier, mais dans bien des cas, il faut compter plusieurs mois avant de toucher le premier versement. Mieux vaut donc déposer sa demande rapidement. Des erreurs ou des oublis dans le dossier peuvent tout bloquer. Pour un aperçu clair et des conseils détaillés, Planet.fr vous partage des conseils pratiques.
La réversion est cumulable avec d’autres revenus, y compris une retraite personnelle, tant que les plafonds ne sont pas dépassés. Elle est aussi compatible avec une activité professionnelle.
Attention cependant : en cas de remariage, le droit à la pension disparaît. Et si vous étiez veuf d’un fonctionnaire et que vous vous remariez, l’État ne vous versera plus rien.
Enfin, dans certains cas, les enfants peuvent eux aussi percevoir une pension d’orphelin, si l’agent décédé avait cotisé suffisamment et qu’ils remplissent les conditions d’âge.
Le système de pension de réversion de la fonction publique, bien que protecteur sur le papier, demeure inégalitaire et opaque pour beaucoup. Trop peu de Français savent qu’ils y ont droit — et encore moins comment faire valoir ce droit. Si vous êtes concerné, ou si vous anticipez un futur veuvage (notamment dans un couple où l’un est fonctionnaire), prenez les devants. Le poids administratif est réel, mais les montants en jeu le justifient largement.
À la mort d’un fonctionnaire, son conjoint peut percevoir une pension de réversion. Mais entre conditions d’âge, de ressources et démarches administratives, les règles sont loin d’être simples. Voici ce que vous devez savoir pour faire valoir vos droits — sans mauvaises surprises.