Logements bouilloires : les départements les plus à risque

Cet été encore, des milliers d’habitants suffoquent dans leur appartement, sous les toits, sans isolation thermique ni climatisation. Cette réalité, longtemps ignorée, devient un enjeu de santé publique. D’ici 2050, les Français pourraient transpirer bien plus qu’ils ne le pensaient. Météo France prévoit une hausse de 2,7 °C de la température moyenne annuelle. Une situation critique pour des milliers de logements… qui se transforment en bouilloires thermiques.
plus de 80 % des logements français pourraient devenir des bouilloires thermique
Selon la Fondation pour le Logement des Défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre), plus de 55 % des Français déclaraient avoir eu trop chaud chez eux en 2023, un chiffre en hausse de 26 % depuis 2013. Et avec les épisodes caniculaires de plus en plus précoces, cette proportion continue de grimper. Le terme, aussi imagé qu’inquiétant, désigne les habitations qui, mal isolées et exposées plein soleil, deviennent invivables en cas de forte chaleur. D’après la société Hello Watt, spécialisée dans l’efficacité énergétique, plus de 80 % des logements français pourraient devenir des bouilloires thermiques à l’horizon 2050. Et dans certains départements, le phénomène est déjà une réalité.
Des diagnostics alarmants, notamment dans le sud
Selon une étude croisée de Hello Watt et des données de l’Ademe, près d’un logement sur trois est aujourd’hui mal noté sur l’indicateur de confort d’été du Diagnostic de performance énergétique (DPE). Dans les zones les plus exposées, trois logements sur quatre affichent un score "insuffisant" ou "moyen". La carte établie par Hello Watt combine deux données : la proportion de logements mal notés au DPE pour l’été, et le nombre de jours très chauds attendus en 2050. Une liste de 10 départements, tous situés dans le sud du pays, où les logements sont les plus vulnérables à la chaleur extrême.
Un indicateur peu fiable et largement sous-estimé
La France dispose d’un outil censé mesurer la performance énergétique des logements : le DPE (Diagnostic de performance énergétique). Mais son indicateur “confort d’été” reste peu fiable, souvent ignoré, et surtout non intégré à la note globale. Résultat, un logement bien noté peut se révéler étouffant en période de chaleur. "Il néglige des paramètres essentiels comme l’inertie thermique ou la localisation précise du logement", déplore Hello Watt.
Pour remédier à cela, le gouvernement prévoit des ajustements cet été. En attendant, plusieurs solutions concrètes existent pour améliorer le confort d’été :
- L’isolation thermique avec des matériaux comme la laine de bois ou de coton.
- L’installation de volets ou occultants extérieurs, qui peuvent réduire la température intérieure de 2 à 5 °C.
- Ou encore la climatisation réversible, plus efficace qu’un ventilateur classique.
Reste à savoir si ces solutions seront accessibles à tous, alors que la précarité énergétique continuent d'augmenter. Découvrez la liste des départements les plus à risque au sein de notre diaporama ci-dessous.
La Drôme

Très ensoleillée, la Drôme voit son habitat confronté à des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes.
L’Aveyron

La chaleur y grimpe vite, et les logements, souvent anciens, peinent à rester frais.
L’Ardèche

Terrain escarpé, chaleur estivale intense, et logements vieillissants créent un cocktail explosif.
Les Pyrénées-Orientales

Les étés y sont de plus en plus longs et chauds, et l’habitat peu préparé.
Le Tarn

Entre chaleur montante et habitat pavillonnaire ancien, les risques sont réels.
L’Aude

Le nombre de jours à plus de 35 °C va fortement progresser ici aussi, avec un parc immobilier vulnérable.