Dates de péremption : l'astuce légale pour ne plus jeter votre argent à la poubelle
Avant de jeter votre paquet de pâtes entamé ou votre boîte d'œufs oubliée au fond du réfrigérateur, il est urgent de comprendre ce que disent vraiment les étiquettes. En France, le gaspillage alimentaire à domicile représente près de 30 kg par personne et par an, dont une bonne partie n'a même pas été déballée, selon l'ADEME. Ce réflexe de "jeter au cas où" vient souvent d'une méconnaissance des règles sanitaires et légales, transformant nos cuisines en lieux de gaspillage coûteux.
DLC ou DDM : comment faire la différence ?
Tout se joue sur quelques mots qui changent tout. La DLC (Date Limite de Consommation) s'identifie par la mention "à consommer jusqu'au". C'est une barrière sanitaire impérative qui concerne les produits très périssables. La DDM (Date de Durabilité Minimale), quant à elle, indique "à consommer de préférence avant le". Ici, le dépassement n'entraîne aucun danger immédiat, seulement une potentielle perte de goût ou de texture. C'est toute la nuance : bien comprendre la différence entre DLC et DDM et leurs conséquences sur la santé est la première étape indispensable pour arrêter de jeter de la nourriture saine.
Comprendre les nouvelles mentions de l'étiquetage
Pour clarifier cette distinction souvent floue dans l'esprit des consommateurs, l'État a décidé de sévir positivement. La législation évolue, notamment via la loi AGEC et les nouvelles mentions sur l'étiquetage alimentaire qui visent à lever le doute. Un décret de 2022 permet d'ailleurs l'ajout de phrases pédagogiques facultatives comme « Ce produit peut être consommé après cette date » pour les denrées non périssables.
En effet, il n'y a quasi aucun risque d'intoxication avec un produit à DDM dépassée tant que l'emballage est intègre. Le riz, les pâtes, le café ou la farine sont des produits alimentaires à DDM qui restent consommables très longtemps. Cela s'explique par leur très faible teneur en eau ou leurs procédés de déshydratation, qui empêchent naturellement le développement bactérien. Vous pouvez donc les garder dans vos placards des mois, voire des années, après la date indiquée.
3 méthodes pour vérifier la fraîcheur de vos produits
Vous avez un doute devant un aliment dont la date est passée ? Faites confiance à vos sens et à la physique plutôt qu'à l'étiquette seule. Pour les œufs, il existe une astuce de grand-mère redoutable : plongez-les dans un grand bol d'eau froide. S'ils coulent à plat au fond, ils sont ultra-frais. S'ils flottent à la surface, jetez-les immédiatement : la poche d'air interne est devenue trop grande, signe de vieillissement. C'est le meilleur test pour savoir si les œufs sont encore bons après la date.
Pour les produits secs, l'inspection visuelle et olfactive suffit. Vérifiez l'absence de mites alimentaires (petits papillons ou larves) et assurez-vous qu'il n'y a pas d'odeur de rance. C'est ainsi que l'on détermine comment conserver riz et farine après la date limite en toute sécurité. Attention toutefois, la vigilance reste de mise pour le rayon frais. Il existe des produits à ne jamais consommer après la DLC impérativement : les viandes hachées, les poissons frais, la charcuterie et les plats cuisinés. Pour ces aliments, le risque de prolifération de bactéries pathogènes comme la Listeria ou les Salmonelles est réel, invisible à l'œil nu, et peut être grave.