Pourquoi vous risquez de voir votre pharmacie fermée à partir de septembre ?

Publié par Clémence Apetogbor
le 11/08/2025
Illustration
Istock
Les pharmaciens sont mécontents et le font savoir. Explications.

La mobilisation dure depuis la fin du mois de juin et ne risque pas de s'arrêter. Mercredi 6 août, les organisations syndicales des pharmaciens d'officine et les groupements de pharmacies ont "unanimement décidé de poursuivre et d’amplifier la mobilisation", selon un communiqué conjoint.

Mais pourquoi une telle colère ? Parce que le gouvernement a pris la décision de fixer à 30% le plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques. Une décision entérinée par un arrêté publié au Journal officiel

Pour encourager la distribution de ce type de médicaments, moins chers que ceux sous brevet, les remises consenties par les laboratoires aux pharmacies pouvaient jusqu'alors atteindre 40 % du prix du générique.

Des remises limitées

Un projet gouvernemental visant à limiter ces remises à un taux compris entre 20 et 25%, dans le cadre d'économies à réaliser dans les dépenses de santé en 2025, avait suscité la protestation des pharmaciens qui étaient descendus dans la rue début juillet. Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses de santé en 2025, dont 500 millions visant le médicament.

Après une réunion mercredi, "le gouvernement a présenté son arbitrage" et "a décidé de le fixer à 30%", une décision qui reste toutefois "inacceptable" par les organisations de pharmaciens (FSPF, Uspo, UNPF, Federgy, UDGPO), selon leur communiqué.

Une grève partie pour durer 

Elles ont annoncé "la poursuite de la grève des gardes", et "la grève immédiate du tiers payant conventionnel pendant les réquisitions" imposées par les préfets pour assurer ces gardes. Elles envisagent aussi "une fermeture complète des pharmacies le 18 septembre 2025" ainsi qu'une fermeture "tous les samedis à compter du 27 septembre 2025".

"Le gouvernement a engagé une lutte à mort contre les pharmaciens, nous jetterons toutes nos forces dans cette bataille", prévient l’intersyndicale des pharmaciens, qui espérait obtenir gain de cause avec sa grève des gardes entamée début juillet.

"Pour les petites pharmacies de proximité, les remises sont une ressource indispensable. Elles ne pourront essuyer la moindre perte et devront licencier, voire fermer définitivement", soulignent les représentants des pharmaciens.

Vous avez aimé cet article ?

Quelles sont les conséquences pour les clients ? Comme le note nos confrères du Parisien, dès la fin juin, des officines censées ouvrir les dimanches, les jours fériés ou la nuit se sont mobilisées mais les préfectures en ont réquisitionné certaines, comme la loi les y autorise. Les Agences régionales de santé (ARS) en publient d’ailleurs la liste sur leur site. Ainsi, la mobilisation ne s'est pour l'heure pas trop fait ressentir mais il pourrait en être autrement à la rentrée si le mouvement se durcit. 

Google News Voir les commentaires