Marseille : sous la pression du narcotrafic, Orange ferme temporairement son site

Publié par Suruthi Srikumar
le 28/11/2025
Marseille : sous la pression du narcotrafic, Orange ferme temporairement son site
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Ce mardi 21 novembre, les employés ont dû être confinés après une bagarre entre dealers sur la voie publique. Près de 1 000 personnes travaillent sur ce site, qui restera fermé jusqu’à la mi-décembre pour des raisons de sécurité.

C'est une décision qui inquiète. Orange a annoncé la fermeture temporaire de son site marseillais de Saint-Mauront, où travaillent environ 1 000 salariés, à compter du vendredi 28 novembre et jusqu’à la "mi-décembre". Cette décision fait suite à une "montée des tensions" dans ce quartier sensible, a indiqué jeudi la direction régionale du groupe à l’Agence France-Presse (AFP), rapporte Le Monde

C'est la première fois qu'une entreprise de cette envergure cède, même provisoirement, face à la pression du trafic de drogue. La direction régionale d'Orange évoque des "événements répétés sur la voie publique" aux abords de la sortie du métro National pour justifier cette mesure radicale. Une situation devenue intenable pour les employés, qui a poussé les syndicats à sonner l'alarme depuis plusieurs semaines.

Pourquoi une telle décision a-t-elle été prise ?

Si la direction reste prudente dans ses termes, les syndicats, eux, parlent sans détour. Pour la CFDT, la situation est claire : "le narcotrafic met les salariés en état de siège", rapporte 20 Minutes. Le sentiment d'insécurité a atteint un point de non-retour, poussant la CGT à déposer un droit d'alerte pour Danger Grave et Imminent (DGI) dès le 25 novembre.

Ce mécanisme, prévu par le Code du travail, permet de signaler une situation présentant un danger sérieux pour la vie ou la santé des salariés. La multiplication des violences autour du lieu de travail a rendu son activation inévitable pour protéger les près de 1 000 personnes qui travaillent sur le site. 

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Quels incidents ont provoqué une telle décision ? 

La décision de fermer le site s'appuie sur une série de faits précis et particulièrement inquiétants. Mardi dernier, des salariés d'Orange ont été confinés à l'intérieur du bâtiment de Saint-Mauront à Marseille suite à une "bagarre entre dealers" qui a éclaté en pleine rue, selon la CFDT. Deux jours plus tard, le jeudi précédant l'annonce, des employés ont rapporté avoir entendu des "détonations ou des coups de feu", rapporte Franceinfo.

Ces événements récents s'ajoutent à un climat déjà lourd, marqué par une fusillade survenue le 23 octobre. Pour de nombreux employés, l'impression est celle d'être "au milieu de la guerre des gangs". Une vision que la préfète de police déléguée a toutefois tenu à nuancer, réfutant l'hypothèse de "bandes rivales" tout en reconnaissant que ce quartier, proche de la cité Félix-Pyat, reste "compliqué".

Comment l'entreprise et les autorités réagissent-elles ?

Face à cette crise, la priorité est d'assurer la sécurité des collaborateurs. La solution immédiate face à l'insécurité à Marseille a été le passage en télétravail pour la quasi-totalité des employés du site Orange concernés. Ceux dont les missions l'exigent peuvent également se rendre sur d'autres sites du groupe dans la région.

En parallèle, les autorités ont promis une réaction forte pour restaurer la sécurité. La préfecture de police a annoncé que les rondes et les patrouilles seraient "accentuées" dans le quartier afin de rassurer les salariés et de viser un retour à une "situation apaisée".

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