La cyberattaque contre La Poste est l'œuvre de hackers prorusses
Alors que le groupe traite près de 180 millions de colis en cette fin d'année, la cyberattaque que subit La Poste depuis le 22 décembre tombe au pire moment pour les usagers. Peu de services, même physiques, semblent épargnés, et l'incident soulève de lourdes inquiétudes sur la sécurité des infrastructures vitales françaises face à cette guerre hybride qui mobilise désormais le renseignement intérieur.
Un déni de service aux lourdes conséquences
Lundi 22 décembre 2025, les serveurs du groupe ont subi une saturation soudaine, provoquant une paralysie des accès aux servics numériques pour les clients : suivi du courriers, des colis, gestion des comptes de La Banque Postale.... Concrètement, l'incident est qualifié de "déni de service distribué" (DDoS). Si vous craignez un retard de livraison de votre colis Colissimo pour Noël, la direction se veut rassurante : les facteurs continuent leurs tournées et un avis de passage papier sera laissé en cas d'absence.
Sauf que la distribution des colis est assurée par des prestataires du "dernier kilomètre", qui n'ont plus la possibilité de scanner les paquets et donc de les acheminer jusque chez vous... Au 24 décembre, le site de suivi de La Poste est toujours inaccessible. Les conséquences de la cyberattaque sur La Banque Postale et Digiposte sont également bien visibles en ligne, avec des accès instables, même si les paiements par carte bancaire restent fonctionnels.
La piste russe prise très au sérieux
La nature politique de l'offensive ne fait guère de doute pour les autorités. Sur Telegram, le groupe de hacker pro-russe Noname057 a revendiqué l'action, justifiant ses représailles par le soutien logistique de la France à l'Ukraine. Ce collectif n'en est pas à son coup d'essai, ayant déjà ciblé l'Assemblée nationale ou encore le ministère de la Justice par le passé.
Face à la gravité de la menace, le parquet de Paris a ouvert une procédure pour "entrave au fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données". C'est désormais une enquête mené DGSI, la Direction général de la sécurité intérieure, appuyée par l'Unité nationale cyber (UNC). Comme évoqué, cette attaque a été provoquée par "déni de service DDoS" : c'est une surcharge artificielle massive, atteignant parfois des milliards de requêtes, destinée à étouffer les serveurs sans nécessairement pénétrer le système pour voler des données.
Sécuriser vos démarches malgré la panne
Dans ce climat d'incertitude, une question prime : l'intégrité de vos informations confidentielles. La Poste l'affirme : aucune donnée sensible n'a été dérobé et l'attaque "perd en intensité." Toutefois, la vigilance est de mise. Il est impératif de se méfier des vagues de phishing opportunistes qui pourraient utiliser ce prétexte pour vous soutirer des informations.
Côté gouvernement, la mobilisation est totale pour rétablir la situation. Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a martelé que la "priorité des priorités" était de garantir que "les colis arrivent à temps pour Noël", comme le rapporte Le Parisien. Mais, en témoigne l'auteur de cet article, c'est très loin d'être le cas.