Femme enceinte dévorée : ces trois détails troublants IllustrationAFP
L'enquête sur la mort d'Élisa Pilarski se poursuit depuis maintenant trois semaines. Alors que certaines questions restent sans réponse, plusieurs détails continuent d'étonner.
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Les proches d'Élisa Pilarski attendent des réponses. Le corps de la jeune femme a été découvert il y a trois semaines dans une forêt de l’Aisne et les enquêteurs cherchent toujours à comprendre ce qui lui est arrivé ce jour-là. Quels chiens sont impliqués ? Comment son animal a-t-il été blessé ? Pourquoi certains témoignages se contredisent ? La famille d'Élisa Pilarski, dont son compagnon Christophe Ellul, lui a dit adieu le 30 novembre dernier et des marches blanches devraient être organisées après les fêtes de fin d'année. Les résultats des prélèvements génétiques effectués sur 67 chiens – dont les cinq de la victime – n’ayant toujours pas été communiqués, de nombreux mystères continuent d’entourer l’affaire. Certains détails, encore sans explication, sont troublants.

Élisa Pilarski retrouvée "dénudée" et "dévorée"

Le drame qu’a vécu Élisa Pilarski le 16 novembre semble s’être joué en quelques instants, à en croire ce qu’a expliqué Christophe Ellul à nos confrères de L’Union. "Elle m’a appelé au travail. Elle était attaquée par plusieurs chiens, elle se faisait mordre au bras et à la jambe et elle n’arrivait pas à tenir Curtis, a-t-il confié. Je lui ai dit de lâcher le chien. Et mon téléphone est tombé dans la voiture. Quand je me suis arrêté pour le reprendre, il n’y avait plus de son. J’ai rappelé 35, 36, 37 fois… Elle n’a jamais répondu".

Quelques jours après la mort de sa compagne, Christophe Ellul a donné d’autres détails au Parisien, expliquant qu’en arrivant dans la forêt, il a dans un premier temps trouvé le manteau et l’écharpe de la jeune femme, posés au sol. Selon ses mots, cités par L’Union, sa compagne était "dévorée de partout" : "Ils lui avaient mangé la tête, les bras, les mains, les jambes…". Il affirme qu’elle "était dénudée, en soutien-gorge, le pantalon baissé". D’après les résultats de l’autopsie, la mort d'Élisa Pilarski – survenue entre 13 heures et 13h30 - "a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête". Christophe Ellul en est persuadé, les animaux impliqués sont ceux de la chasse à courre.

À quelle heure a été lancée la chasse ?

Lors d’une chasse à courre, les chiens de l’équipage ont comme tâche de traquer un animal et de lui courir après jusqu’à son épuisement. C’est à ce moment-là qu’un cavalier vient achever la bête. Les animaux qui participaient à la chasse le samedi 16 novembre ont tous été examinés par des vétérinaires qui, selon la société de vénerie, n’ont trouvé aucune trace de morsure. Pourtant, la chasse à courre est bien au cœur de l’enquête car l’heure de lâcher des chiens pourrait correspondre à l’heure de décès d'Élisa Pilarski. Selon les organisateurs, le départ de l’événement n’a été donné qu’à 13h30, soit après la mort de la jeune femme mais, d’après BFTMV, des témoins ont affirmé aux enquêteurs qu’ils avaient assistés à un premier lâcher de chien une demi-heure plus tôt, à 13 heures.

"Pour moi, c’est sûr et certain, ces trente chiens sortaient du corps de ma femme", a affirmé Christophe Ellul à L’Union. Des chiens qu’il a croisés au moment où il cherchait le corps de sa compagne, a-t-il expliqué : "J’appelais ma femme et Curtis, puis Curtis a aboyé. Il était dans un fossé. J’ai vu débouler trente chiens de chasse. Je me suis écarté. Ils sont passés devant moi, deux se sont approchés, mais ne m’ont rien fait. Ils sont partis rejoindre la meute". Antoine Gardon, directeur de la communication de la société de vénerie, a très rapidement défendu les chiens de l’équipage et, dans le même temps, a pointé du doigt l’implication possible de Curtis, l'animal de la victime. "On ne peut pas imaginer que Curtis, un chien de combat (…) ait laissé sa maîtresse se faire dévorer sans la défendre !", a-t-il affirmé, cité par Le Point et l’AFP. La dangerosité des différents chiens est elle aussi au cœur de l’enquête mais, sur ce sujet, les chasseurs et Christophe Ellul se renvoient la balle.

Paroles contre paroles

Élisa Pilarski n’était pas seule dans la forêt, mais personne ne semble avoir été témoin du drame. Christophe Ellul affirme avoir croisé plusieurs cavaliers lors de son arrivée sur les lieux et avoir échangé quelques mots avec certains d’entre eux. "Je leur ai posé la même question, a-t-il expliqué à L’Union. J’ai demandé à l’un d’eux de faire attention car ils avaient leur meute de chiens et je ne savais pas si le mien était attaché ou en liberté. Il m’a répondu ‘je m’inquièterais plus pour votre chien que pour les miens’ avec un sourire narquois".

Qui est ce mystérieux cavalier ? Selon Le Parisien, le compagnon d'Élisa Pilarski a reconnu cette personne comme étant le lieutenant-colonel Jean-Charles Metras, commandant du groupement de gendarmerie de l’Aisne. Ce que nie le principal intéressé, affirmant qu’il a suivi la chasse en voiture et à pied, avec sa femme et ses enfants, et qu’il ne l’a jamais croisé. Quels échanges ont eu le compagnon d'Élisa Pilarski et les chasseurs ce jour-là ? D’après un autre chasseur présent, ce serait au contraire Christophe Ellul qui aurait insinué que son chien était "méchant" et qu’il fallait faire attention. L’animal a été placé dans une fourrière et doit faire l’objet d’un examen comportemental. Seuls les résultats des prélèvements génétiques permettront, peut-être, de trouver le(s) chien(s) impliqué(s).