Elle utilise l'identité de sa mère décédée et perçoit plus de 300 000 euros

Publié par Thomas Kieffer
le 29/08/2025
Usurpation d'identité
Istock
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Pendant près de 25 ans, une femme a continué à toucher la retraite de sa mère pourtant décédée, en utilisant son identité. Le préjudice, estimé à plus de 300 000 euros, a été découvert après un contrôle administratif aux États-Unis.
 

Une habitante du Minnesota, aux États-Unis, nommée Mavious Redmond, a usurpé l'identité de sa maman décédée... en 1999. Une fraude minutieusement menée pendant 25 ans, jusqu'à ce que la police découvre la supercherie. Que risque-t-on en France si un tel scénario venait à se produire ? 

308 000 euros perçus pendant 25 ans 

Âgée de 54 ans, la protagoniste a reçu 360 627 dollars, soit environ 308 000 euros, sur plus de deux décennies, selon un communiqué du bureau du procureur fédéral du district du Minnesota. Le magistrat chargé de l'affaire dénonce un détournement "de l’argent des contribuables, volé à un programme construit sur le travail acharné des habitants qui ont payé chaque chèque de paie". Découvrez comment vous protéger contre l'usurpation d'identité

Un mensonge qui a commencé dès le départ 

Dans ce même communiqué, on apprend également que Mavious Redmond a "sciemment" choisi la voie de la fraude. Juste après le décès de sa mère, elle a posé une question à l'administration : "Si ma mère était décédée, que devais-je faire ? ". Informée qu'elle devait officiellement mettre fin aux prestations sociales en cas de décès, Madame Redmond n'a jamais déclaré la mort de sa mère, déclenchant ainsi une fraude de grande ampleur.

Avec le temps, elle aurait falsifié des signatures, utilisé la date de naissance, le numéro de sécurité sociale et modifié des adresses associées au dossier pour continuer à toucher des aides. 

" Un crime d'opportunité né du désespoir"

Son avocat a tenu à contextualiser les faits, évoquant les grandes  difficultés financières que traverse sa cliente : "Ce n'est pas une criminelle endurcie. Le crime de Mavious Redmond était un crime d'opportunité né du désespoir. Cette fraude n'avait pas pour but de lui permettre de vivre dans le luxe", peut-on lire auprès de BFMTV. En 1999, date du début de l'usurpation d'identité, la jeune femme, âgées d'une vingtaine d'années, se serait retrouvée "sans soutien" et travaillait alors dans un Subway, où elle était rémunérée "huit dollars par heure et dépendait des banques alimentaires" confirme USA Today. Elle aurait ainsi été dépendante de la pension de sa mère pour survivre. 

Mavious Redmond a ensuite été embauchée dans un McDonald's avant de se faire licencier, son employeur ayant découvert l'infraction commise. Elle a été condamnée à 1 an de prison ferme le jeudi 21 août dernier et à une année de liberté surveillée. Connaissez-vous ce dispositif pour faire face à l'usurpation d'identité ? 

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Que risque-t-on en cas d'usurpation d'identité en France ? 

En France, une fraude similaire exposerait la personne à de lourdes sanctions. Le fait de percevoir la retraite d'une personne décédée en se faisant passer pour elle constitue une escroquerie aggravée, passible de jusqu'à 7 ans de prison et 750 000 euros d'amende lorsqu'elle vise un organisme public comme une caisse de retraite selon le Code pénal. En ajoutant le cumul des infractions (mentir dès le départ, falsification des documents, percevoir de l'argent pendant 25 ans, ou encore le fait de se faire passer pour sa mère, en personne par téléphone), des peines complémentaires pourraient être appliquées, avec de la prison ferme ou encore un remboursement des sommes fraudées par exemple. Ces peines indiquées ici restent théoriques et dépendraient de la durée de la fraude ou encore de son montant. 

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