Voici la retraite d'une auxiliaire de vie

Publié par Matthieu Chauvin
le 26/09/2025
Retraitée pensive
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Auxiliaire de vie est un métier difficile. Mais c'est une passion pour beaucoup de ceux et celles qui l'exercent, comme Corinne, qui s'est confiée à Notre Temps. Elle aura passé sa vie à se consacrer aux autres et, après avoir validé tous ses trimestres, dévoile le montant de sa pension à nos confrères et le parcours qui l'a menée jusqu'à la retraite.
 

Combien gagne une auxiliaire de vie une fois retraitée, si elle a exercé cette profession toute sa vie ? Corinne, bientôt 63 ans (elle est née en décembre 1962), le sait depuis un peu plus d'un an, quand elle a cessé d'être au service de son prochain. Elle s'est confiée sur sa carrière et sur l'après auprès de Notre Temps

Vous avez bien lu, malgré la réforme de 2023, qui fixe l'âge légal de départ pour les salariés de sa génération à 62 ans et 6 mois, avec 169 trimestres pour profiter du taux plein, elle a pu s'arrêter plus tôt. Si elle n'avait pas été éligible au dispositif des carrières longues, Corinne aurait dû attendre le 1er juillet 2025, exactement. Mais elle a commencé à travailler très tôt, ce qui était courant à l'époque, soit dès l'âge de 16 ans. 

Une retraite d'auxiliaire de vie de 1 600 euros par mois

Malheureusement, après tant d'années de labeur, elle n'en a pas vraiment récolté les fruits puisque sa pension mensuelle est de seulement 1 600 euros net par mois (1 200 euros de base et 400 euros de complémentaire), comme elle le révèle à nos confrères. Certes, elle est environ dans la moyenne de ce que gagnent les retraités français (1 670 euros brut en 2025). Mais les dernières années, ses salaires d'auxiliaire de vie variaient de 2 000 à 2 200 euros net par mois. Une perte de 20 à 27 % de pouvoir d'achat, mais "Il faut vivre avec, on n'a pas le choix", déplore-t-elle, fataliste.

Des trimestres supplémentaires pour "rien"

Comme le rappelle Notre Temps, la dernière réforme des retraites permet "de partir pour carrière longue dès 60 ans à condition de justifier de 169 trimestres dont 5 trimestres travaillés avant 18 ans ou 4 pour les personnes nées au dernier trimestre." Corinne cochait cette case. Mieux, comme nous vous en avions expliqué le principe, elle a pu bénéficier de la clause de sauvegarde. L'auxiliaire faisait même mieux qu'exigé pour en profiter, avec 176 trimestres acquis à ses 60 ans "dont 12 avant 20 ans."

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Plutôt que de s'arrêter là (sa carrière longue l'autorisait à partir dès le 1er janvier 2023, à tout juste 60 printemps), Corinne a choisi de prolonger par passion son activité jusqu'au 1er juillet 2024. Elle avait alors 61 ans et demi et 181 trimestres au compteur, bien plus qu'il n'en fallait pour prétendre à la retraite à taux plein. "Et pourtant, ces trimestres supplémentaires ne m'ont servi à rien" regrette-elle. En effet, tout ça n'était pas suffisant pour bénéficier de la surcote de 1,25 % par trimestre travaillé en plus...

Reprendre une activité : l'option envisagée par Corinne

A nos confrères, l'auxiliaire de vie avoue qu'elle envisage sérieusement de reprendre une activité salariée, même pour "quelques heures par jour." Elle entrerait alors dans le dispositif du cumul emploi-retraite, ce qui dans son cas, lui ouvrirait de nouveaux droits. Mais d'après une simulation partant d'un temps partiel à 1 000 euros brut par mois sur 12 mois, réalisée par Notre Temps, la nouvelle retraite générée par cette activité, base et complémentaire, ne rapporterait à Corinne qu'à peine plus de 80 euros mensuels. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Pas sûr.

 

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