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Accessible dès 60 ans, ce dispositif permet de terminer sa carrière par une période de travail à temps partiel tout en continuant à accumuler de nouveaux droits.
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Vous en avez assez de travailler comme un mulet ou aimeriez consacrer plus de temps à vos petits-enfants ou à vos loisirs ? Banco ! Si vous n’êtes pas fonctionnaire et que vous avez fêté votre 60 ème anniversaire, la retraite progressive vous ouvre les bras. Par exemple, un salarié né en 1959, dont l’âge légal de départ à la retraite est fixé à 62 ans, peut prétendre à une retraite progressive dès 60 ans.

Cumuler travail à temps partiel et pension de retraite 

Assimilable à une sorte de pré-retraite, ce dispositif permet de troquer un temps plein contre un temps partiel en percevant une partie de sa pension de retraite (régime de base + complémentaire) et en continuant à accumuler de nouveaux droits. Les trimestres cotisés durant cette période seront pris en compte lors de la liquidation définitive de la retraite.

La retraite progressive est accessible aux salariés du régime général (Cnav), aux salariés et exploitants agricoles ainsi qu’aux artisans, commerçants et industriels à condition de justifier d’un minimum 150 trimestres cotisés dans l'ensemble des régimes de retraite obligatoires (CNAV, MSA, etc.). Depuis 2018, la retraite progressive est aussi accessible aux salariés ayant plusieurs employeurs (employés à domicile, etc.).

Le montant de la retraite progressive 

Avec la retraite progressive, le salarié perçoit immédiatement une fraction de sa pension "potentielle". Ce pourcentage est calculé sur la base du temps de travail effectif. Plus l’activité décroît, plus le pourcentage, est élevé. Par exemple, un salarié travaillant à 60% d’un temps complet sera pensionné à hauteur de 40%. Seule limite, la durée de travail à temps partiel ne pourra pas être inférieure à 40% ou supérieure à 80 % d’un temps plein. 

S’il le souhaite, le salarié peut continuer à cotiser sur la base d'un temps plein durant cette période de retraite progressive afin d’améliorer ses droits futurs à retraite. S’il reste en activité au-delà de 62 ans, les trimestres supplémentaires engrangés permettront de bénéficier d’une surcote lors de la liquidation définitive de la retraite. Cette majoration sera est de 1,25% pour chaque trimestre supplémentaire.

Retraite progressive : quels avantages (et inconvénients) ? 

Cerise sur le gâteau, la retraite progressive permet de squeezer le malus de 10% instauré par l'Agirc-Arrco en 2019 : depuis le 1 er janvier, les salariés partant à l'âge légal voient leur retraite complémentaire Agirc-Arrco amputée de 10% pendant 3 ans même s’ils ont cotisé le nombre de trimestres requis pour bénéficier du taux plein. La retraite progressive qui n’est pas limitée dans le temps permet d’échapper à cette ponction puisque l’assuré social continue à cotiser. 

Bémol majeur de ce dispositif : rien n’oblige l’employeur à accepter cet aménagement. Si un accord est possible, le salarié doit remplir un formulaire de demande de retraite progressive et fournir à la CNAV une attestation remplie par le chef d’entreprise.

Bon à savoir : certaines conventions collectives et accords d’entreprise prévoient que l’indemnité de départ en retraite des salariés en retraite progressive soit calculée comme s’ils avaient continué à travailler à temps plein jusqu’au dernier jour.