Retraite : l’instant de malaise entre Gabriel Attal et Sandrine Rousseau sur la capitalisation
Une remarque qui a jeté un froid sur le plateau de France 2. Faut-il changer le système de retraites ? Tel était l’un des thèmes abordés par la journaliste Caroline Roux dans l'émission Le Grand Événement diffusée sur France 2 jeudi 20 novembre. Le débat a rapidement pris une tournure inattendue lorsque Gabriel Attal, principal invité de l’émission, a présenté son projet de fonds de capitalisation destiné à compléter le système actuel par répartition.
L’ancien Premier ministre, venu défendre une proposition déposée le 10 novembre par son groupe EPR, a expliqué vouloir créer un dispositif abondé par l’État pour garantir la pérennité des pensions. Mais lorsque Sandrine Rousseau a manifesté son opposition à ce modèle, l’échange a viré à un début de confrontation.
Sandrine Rousseau bénéficie déjà d’un système par capitalisation
Face aux critiques de la députée écologiste, Gabriel Attal a réagi en soulignant que la capitalisation n’était pas un concept étranger aux agents publics. “Vous en parlez comme si c’était un épouvantail absolu”, a-t-il lancé, comme le relaie Le Parisien. C’est alors qu’il a rappelé à son interlocutrice qu’elle avait elle-même été fonctionnaire avant d’entrer à l’Assemblée. “Vous êtes vous-même fonctionnaire. (…) Donc vous bénéficiez de la capitalisation” via le “régime additionnel de la fonction publique”, a-t-il insisté, provoquant un premier malaise sur le plateau. Sandrine Rousseau a immédiatement contesté, affirmant ne pas avoir “pris la retraite complémentaire des fonctionnaires”.
La question du régime additionnel de la fonction publique
Gabriel Attal a alors précisé que le mécanisme évoqué n’était pas optionnel. “Les fonctionnaires bénéficient tous de la capitalisation”, a-t-il réaffirmé, rappelant que le régime additionnel de la fonction publique (RAFP) concerne l’ensemble des agents. Ce dispositif, créé en 2005, permet de cotiser à hauteur de 5 % sur les primes, indemnités et avantages en nature.
“A un moment, l’Etat s’est dit : on considère que pour améliorer les pensions de nos agents publics, on va faire un régime additionnel par capitalisation géré avec un fonds qui finance notre économie” a précisé Gabriel Attal. Selon le site de la RAFP, près de 4,5 millions d’agents publics bénéficient aujourd’hui de ce supplément de retraite. Face à ces arguments, Sandrine Rousseau a maintenu que “pas tous” les fonctionnaires n’étaient concernés, tout en tentant de ramener la discussion vers le projet de son adversaire.
Une capitalisation volontaire, selon Gabriel Attal
L’ancien Premier ministre a poursuivi en précisant que son projet ne rendrait pas la capitalisation obligatoire pour l’ensemble des Français. “C’est un pilier de capitalisation en plus sur la base du volontariat”, a-t-il expliqué. Selon lui, chaque enfant né en France disposerait automatiquement d’un fonds de 1 000 euros versé par l’État, un capital qui pourrait ensuite être abondé par la famille jusqu’à ses 18 ans, avec un avantage fiscal. Ce mécanisme viendrait compléter le système par répartition, sans s’y substituer, et permettrait, d’après lui, de renforcer la résilience globale du système de retraites.