À quel âge faut-il réellement commencer à anticiper sa retraite ?

Publié par Alice Ernult
le 5/06/2025
le
4 minutes
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À quel moment faut-il sérieusement envisager de préparer sa retraite ? Quels outils privilégier pour se constituer un complément de revenus ? Et comment adapter sa stratégie selon l’âge ou la capacité d’épargne ? Hélène Beuzet, Associée et Conseillère Conformité, Juridique et Fiscale chez Vitalépargne nous partage son expertise sur les bonnes pratiques à adopter pour préparer sa retraite avec lucidité et efficacité.

Planet.fr : Quel est selon vous l’âge idéal pour commencer à préparer sa retraite ?

Hélène Beuzet : Avant 40 ans, c’est un peu tôt, le parcours de vie et le parcours professionnel n’étant pas clairement établis. La diminution des revenus sera inévitable au moment de la retraite car la pension est calculée sur une quote-part des revenus d’activité et les règles en la matière ne cessent de se durcir. Donc à 40 ans, il est bon de valider la carrière passée, d’estimer le montant des pensions qui seront versées et d’anticiper l’avenir.

Planet.fr : Quels types de placements recommandez-vous selon l’âge de l’épargnant (30, 40, 50 ans) ?

Hélène Beuzet : A tout âge, l’assurance vie est le placement qui regroupe tous les atouts ; il répond à tous les objectifs : constitution et valorisation d’un patrimoine, obtention de revenus complémentaires (à terme ou immédiats), optimisation de la fiscalité et transmission. 
Selon les revenus perçus, le PER permet également de réduire l’imposition en déduisant les versements du revenu global ou du revenu professionnel. 
Selon nous, il ne faut pas forcément raisonner par tranches d’âge mais plutôt s’assurer d’avoir une ou plusieurs solution(s) palliant les aléas du système de retraite par répartition, peu importe son âge. En fonction de la capacité d’épargne, il faudra s’assurer de la diversification des solutions. Passé 50 ans, les sujets de l’opportunité d’un rachat de trimestres, ou la prolongation de l’activité pour bénéficier d’une surcote pourront aussi être envisagés et étudiés …

Anticiper et structurer sa stratégie retraite

Planet.fr : Quels sont les outils les plus efficaces aujourd’hui pour se constituer un complément de retraite ?

Hélène Beuzet : Le PER et l’assurance vie permettent de se constituer des revenus complémentaires tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse. Il s’agit de deux produits souples en matière de souscription, de gestion financière… L’assurance vie présente l’avantage de pouvoir débloquer l’épargne à tout moment, selon les besoins, sans attendre l’échéance de la retraite. C’est donc un produit à double casquette : phase d’activité et phase retraite. L’immobilier peut également être une solution pour se constituer un complément mais la fiscalité (impôt sur le revenu, IFI) peut s’avérer importante, et la gestion contraignante.

Planet.fr : Les produits de retraite "nouvelle génération" (comme le PER) sont-ils plus avantageux que les anciens dispositifs ? 

Hélène Beuzet : La loi Pacte de 2019 a instauré un nouveau régime d’épargne retraite qui vise à harmoniser et simplifier les dispositifs. La transférabilité du plan d’épargne entre assureurs est aussi facilitée. Contrairement aux anciens produits retraite, le PER peut être alimenté librement, sans condition de montant ni de périodicité. Et la grande différence réside dans le fait qu’au moment de la retraite, la sortie peut se faire en capital à 100% (en une fois ou de manière fractionnée), en rente ou en combinant les deux.

PER, assurance vie, immobilier : quels outils privilégier selon son profil ?

Planet.fr : L’immobilier reste-t-il une valeur sûre pour préparer sa retraite ? Quels sont les risques à considérer ?

Hélène Beuzet : Bien entendu, l’immobilier a tout son sens dans une stratégie d’optimisation de la retraite. L’acquisition pourra être effectuée à crédit pour limiter l’effort d’épargne. Des régimes fiscaux existent, ainsi que des dispositifs d’optimisation (déficit foncier, amortissement en location meublée …). L’idée est de générer des revenus réguliers à la retraite, et éventuellement une plus-value en cas de revente. Mais la sélection de l’emplacement du bien, de la qualité du bien, du locataire sont des étapes à ne pas négliger pour ne pas ternir l’investissement, déjà alourdi par une fiscalité et une gestion importantes.

Planet.fr : À quel rythme conseillez-vous d’épargner pour espérer maintenir un bon niveau de vie à la retraite ?

Hélène Beuzet : Les jeunes actifs, tout comme les actifs proches de la retraite sont concernés par cette même problématique. Tout dépend des capacités d’épargne. Comme en matière d’investissement financier, la clé est souvent la régularité : c’est lisser l’épargne investie pour éviter les accoups de trésorerie.

Planet.fr : Y a-t-il un intérêt à faire un bilan retraite avant 40 ans ? Qu’apporte-t-il concrètement ?

Hélène Beuzet : Le bilan retraite avant 40 ans peut permettre de mettre à plat la situation et d’anticiper d’éventuelles mauvaises surprises. De nos jours, chacun connaît plusieurs employeurs ; et le relevé de carrière peut se complexifier avec la multiplication des postes occupés. Il est donc préférable de ne pas attendre le moment de la retraite pour régulariser une situation de trimestres non comptabilisés, par exemple. Dès le début de son activité professionnelle, chaque épargnant se doit de conserver les preuves de ses périodes d’activité ; les bulletins de salaire seront exigés pour faire valider chaque trimestre. Donc anticiper, c’est faire en sorte de s’assurer une SÉRÉNITÉ.

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