Service militaire volontaire : 10 mois, rémunération jusqu’à 1000 euros, opérations sentinelles … Ce que prévoit le projet d’Emmanuel Macron
Suspendu en 1997 sous Jacques Chirac, le dispositif pourrait faire son grand retour dans une version renouvelée. Face à l’escalade des tensions sur le continent européen, Emmanuel Macron devrait annoncer, ce jeudi 27 novembre, la mise en place d’un service militaire volontaire pour 2026. En déplacement ce jeudi à Varces, en Isère, le chef de l’État pourrait y dévoiler les contours de ce nouveau dispositif selon Le Figaro.
Un projet longuement réfléchi par l’exécutif
Instaurer un service militaire sur la base du volontariat : le locataire de l’Élysée y travaille depuis de nombreux mois. Le 13 juillet dernier, il avait déjà ouvert la voie à un service militaire volontaire. « Il faut une nation capable de tenir, d'être mobilisée », avait-il affirmé invoquant une Europe « mise en danger » par la menace durable de la « Russie ». Devant une myriade de gradés à l’hôtel de Brienne, siège du ministère des Armées, Emmanuel Macron avait également insisté sur la nécessité « de donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir au sein de nos armées et répondre à son envie d’engagement ».
Une durée de dix mois évoquée
Samedi 22 novembre à l’occasion du G20 à Johannesburg en Afrique du Sud, le président de la République a indiqué qu’il songeait au rétablissement du service militaire en réaction à un monde « fait d’incertitudes et d’une montée des tensions » (L’AFP via Libération). Destiné aux jeunes Français de 18 ans, ce service serait entièrement volontaire. Les volontaires ne seraient pas envoyés à l’étranger, mais pourraient participer à des missions Sentinelle pour la lutte contre le terrorisme.
Le service, d’une durée de dix mois, serait rémunéré entre 900 et 1 000 euros par mois, selon la Tribune du dimanche. En outre, des crédits universitaires ECTS pourraient être octroyés aux bacheliers au regard de leur engagement dans l’armée.
10 000 à 50 000 personnes d’ici à 2030-2035
La première année, l’État souhaiterait enrôler 2 000 à 3 000 volontaires. Objectif affiché : renforcer à terme progressivement les rangs pour arriver à 10 à 50 000 personnes d’ici 2030-2035. Pourquoi la formule du volontariat ? Permettre « d’acquérir la masse » nécessaire pour tenir dans la durée en cas de conflit avait expliqué cet été le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre.
Derrière, cette probable instauration, les desseins de l’exécutif sont clairs : préparer la jeunesse à un éventuel conflit contre la Russie dans les années à venir selon Le Figaro. « Il est très clair que nous devons renforcer le pacte armée-Nation » a déclaré ce mardi Emmanuel Macron sur RTL. Actuellement, les armées françaises comptent dans leurs rangs 200 000 militaires d’active et 47 000 réservistes. Le but : porter respectivement ces effectifs à 210 000 et 80 000 d’ici 2030.
Plusieurs pays européens ont déjà instauré un service militaire volontaire comme les Pays-Bas, la Bulgarie ou encore la Pologne d’après FranceInfo. Ce mercredi 26 novembre sur BFM TV, l’ancien président de la République François Hollande s’est dit favorable à l’instauration d’un service militaire volontaire afin « d’encourager »l’engagement dans la réserve.