Service militaire volontaire : 10 mois, rémunération jusqu’à 1000 euros, opérations sentinelles … Ce que prévoit le projet d’Emmanuel Macron

Publié par Lény Nolent
le 26/11/2025
Militaire français
Istock
Dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes, Emmanuel Macron pourrait annoncer ce jeudi 27 novembre l’instauration d’un service militaire volontaire en 2026. Un dossier qu’il travaille en coulisses depuis plusieurs mois. Décryptage.

Suspendu en 1997 sous Jacques Chirac, le dispositif pourrait faire son grand retour dans une version renouvelée. Face à l’escalade des tensions sur le continent européen, Emmanuel Macron devrait annoncer, ce jeudi 27 novembre, la mise en place d’un service militaire volontaire pour 2026. En déplacement ce jeudi à Varces, en Isère, le chef de l’État pourrait y dévoiler les contours de ce nouveau dispositif selon Le Figaro.

Un projet longuement réfléchi par l’exécutif

Instaurer un service militaire sur la base du volontariat : le locataire de l’Élysée y travaille depuis de nombreux mois. Le 13 juillet dernier, il avait déjà ouvert la voie à un service militaire volontaire.  « Il faut une nation capable de tenir, d'être mobilisée », avait-il affirmé invoquant une Europe « mise en danger » par la menace durable de la « Russie ». Devant une myriade de gradés à l’hôtel de Brienne, siège du ministère des Armées, Emmanuel Macron avait également insisté sur la nécessité « de donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir au sein de nos armées et répondre à son envie d’engagement ».

Une durée de dix mois évoquée

Samedi 22 novembre à l’occasion du G20 à Johannesburg en Afrique du Sud, le président de la République a indiqué qu’il songeait au rétablissement du service militaire en réaction à un monde « fait d’incertitudes et d’une montée des tensions » (L’AFP via Libération). Destiné aux jeunes Français de 18 ans, ce service serait entièrement volontaire. Les volontaires ne seraient pas envoyés à l’étranger, mais pourraient participer à des missions Sentinelle pour la lutte contre le terrorisme.

Le service, d’une durée de dix mois, serait rémunéré entre 900 et 1 000 euros par mois, selon la Tribune du dimanche. En outre, des crédits universitaires ECTS pourraient être octroyés aux bacheliers au regard de leur engagement dans l’armée.

10 000 à 50 000 personnes d’ici à 2030-2035

La première année, l’État souhaiterait enrôler 2 000 à 3 000 volontaires. Objectif affiché : renforcer à terme progressivement les rangs pour arriver à 10 à 50 000 personnes d’ici 2030-2035. Pourquoi la formule du volontariat ? Permettre « d’acquérir la masse » nécessaire pour tenir dans la durée en cas de conflit avait expliqué cet été le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de Terre.

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Derrière, cette probable instauration, les desseins de l’exécutif sont clairs : préparer la jeunesse à un éventuel conflit contre la Russie dans les années à venir selon Le Figaro. « Il est très clair que nous devons renforcer le pacte armée-Nation » a déclaré ce mardi Emmanuel Macron sur RTL. Actuellement, les armées françaises comptent dans leurs rangs 200 000 militaires d’active et 47 000 réservistes. Le but : porter respectivement ces effectifs à 210 000 et 80 000 d’ici 2030.

Plusieurs pays européens ont déjà instauré un service militaire volontaire comme les Pays-Bas, la Bulgarie ou encore la Pologne d’après FranceInfo. Ce mercredi 26 novembre sur BFM TV, l’ancien président de la République François Hollande s’est dit favorable à l’instauration d’un service militaire volontaire afin « d’encourager »l’engagement dans la réserve.

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