Incarcération de Nicolas Sarkozy : les conditions de détentions "privilégiées" de l’ancien Président
Convoqué par le Parquet national le lundi 13 octobre, l’ancien président de la République a pris connaissance des modalités de sa future incarcération. Condamné à cinq ans de prison ferme, dont une partie avec exécution provisoire, dans le cadre de l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy doit être écroué le 21 octobre prochain à la prison de la Santé, à Paris.
Une incarcération inédite pour un ancien chef de l’État
C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’un ancien président de la République doit purger une peine ferme derrière les barreaux. Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans, avait été reconnu coupable d’association de malfaiteurs, le 25 septembre dernier, pour avoir laissé ses proches collaborateurs solliciter des financements auprès du régime libyen de Mouammar Kadhafi. L’ancien chef de l’État a fait appel de cette condamnation, tout comme ses anciens ministres Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi que plusieurs personnes impliquées dans l'affaire.
Selon BFMTV, l’ancien président "a pris connaissance du lieu et de la date de son incarcération" lors de sa convocation au tribunal judiciaire de Paris, où il est resté une quarantaine de minutes avant de repartir sans faire de déclaration. L’exécution provisoire de sa peine rend toutefois cette incarcération inévitable, en attendant un nouveau procès prévu courant 2026.
Ces mesures de sécurité renforcées
L’administration pénitentiaire doit désormais veiller à garantir la sécurité de l’ancien chef de l’État, dont la notoriété rend la détention particulièrement difficile. "L’administration pénitentiaire a la responsabilité d’assurer la sécurité de Nicolas Sarkozy", expliquait Flavie Rault, secrétaire générale du syndicat national des directeurs pénitentiaires, dans les colonnes de franceinfo. "Quand on accueille des personnalités qui ont une particulière notoriété, il faut éviter qu’elles soient importunées, agressées ou menacées", précisait-elle.
La maison d’arrêt de la Santé, entièrement rénovée en 2019, a déjà accueilli plusieurs personnalités médiatiques. Elle est équipée pour héberger des détenus dits "vulnérables", bénéficiant d’un suivi renforcé.
Une situation judiciaire toujours complexe
Si son incarcération approche, Nicolas Sarkozy n’a pas épuisé ses recours. Ses avocats pourront déposer une demande de mise en liberté dès son entrée en détention, qui sera examinée dans un délai maximal de deux mois. En parallèle, plusieurs volets judiciaires restent ouverts. L’ancien président attend notamment la décision de la Cour de cassation, le 26 novembre prochain, dans l’affaire Bygmalion, relative au financement de sa campagne présidentielle de 2012.
Déjà condamné à un an de prison dans l’affaire des écoutes, Nicolas Sarkozy avait purgé cette peine sous bracelet électronique avant d’obtenir une libération conditionnelle. L’ancien chef de l’État continue de clamer son innocence et dénonce un "acharnement judiciaire". En cas de rejet de son pourvoi dans l’affaire Bygmalion, il s’agirait de sa deuxième condamnation définitive.
Au sein de notre diaporama, découvrez les conditions de détention de Nicolas Sarkozy.
Une cellule individuelle rénovée
Nicolas Sarkozy sera placé seul dans une cellule de 9 m² à la prison de la Santé, entièrement rénovée en 2019. Elle comprendra un lit, une armoire, une douche privative, ainsi qu’une télévision et un réfrigérateur, des équipements accessibles aux détenus qui en font la demande.
Un quartier réservé aux détenus "vulnérables"
L’ancien chef de l’État sera incarcéré dans un quartier spécifique, à l’écart des autres prisonniers. Ce secteur accueille les personnalités publiques ou les détenus nécessitant une protection particulière, pour éviter toute pression ou agression.
Des promenades sous haute surveillance
Ses sorties se dérouleront seul dans une cour isolée, deux fois par jour. L’objectif : garantir sa sécurité et éviter qu’il ne soit filmé ou importuné par d’autres détenus. Ce protocole est courant pour les personnalités médiatiques.
Des parloirs encadrés
Comme tous les détenus, Nicolas Sarkozy aura droit à trois parloirs par semaine pour recevoir ses proches. Ces visites se dérouleront dans un cadre strictement contrôlé, sous la surveillance de l’administration pénitentiaire.
Un téléphone en cellule 24 h/24
L’ancien président disposera d’un téléphone dans sa cellule, accessible à toute heure. Il ne pourra cependant appeler que des numéros validés au préalable par la justice, afin d’éviter tout contact non autorisé.
Un suivi médical individualisé
Dès son arrivée, une consultation médicale sera organisée pour évaluer son état de santé et adapter son suivi. Ce protocole est obligatoire pour tout primo-incarcéré, et d’autant plus renforcé pour les détenus âgés de plus de 70 ans.
Une surveillance sur mesure
L’administration pénitentiaire prévoit une surveillance renforcée et individualisée. Les déplacements de Nicolas Sarkozy seront limités et toujours encadrés par des surveillants. Un dispositif visant à éviter tout incident ou atteinte à sa sécurité.