Princess Erika : ses confidences poignantes sur son fils, atteint de troubles psychiatriques

La musique et la comédie ont fait de Princess Erika une figure populaire, mais loin des plateaux, la star mène un combat personnel et silencieux depuis près de trente ans. Son témoignage n'est pas une simple confidence, c'est un cri du cœur et un acte de "mère guerrière" pour déconstruire le tabou tenace qui entoure la maladie psychiatrique en France. Cette maladie touche son fils aîné, Julien, aujourd'hui âgé de 41 ans. Un combat de longue haleine qu'elle a décidé de porter sur la place publique pour aider d'autres familles à se sentir moins seules.

Pourquoi Princess Erika a-t-elle choisi de parler maintenant ?

C'est dans l'interview menée par le Dr Laurent Karila pour son podcast Psychik que Princess Erika s'est confiée sur les problèmes psychiatriques de son fils. Un choix qui n'a rien d'anodin : en s'adressant à un psychiatre reconnu, elle souhaitait donner un cadre crédible et sérieux à son témoignage, loin du sensationnalisme. Son objectif est clair : informer et prévenir l'isolement des familles face à un diagnostic souvent vécu comme une faute personnelle.

L'artiste est revenue sur les débuts de la maladie, évoquant un garçon "à part depuis tout petit" et de premières "bouffées délirantes aiguës" avant une première crise aiguë à 18 ans. S'en est suivie une longue errance médicale avant que le mot "schizophrénie" ne soit posé. Dans une interview accordée à Closer en 2011, elle confiait déjà la dure réalité de cette épreuve : "Malheureusement, et je crois que c'est le plus dur à accepter, c'est une maladie dont on ne guérit pas." 

Dans ce même podcast, la star s'était souvenue d'un épisode marquant. "Il part et dans la nuit, on m'appelle pour me dire qu'on l'a retrouvé dans la rue, délirant, et qu'ils l'ont amené à l'hôpital. Il disait qu'il était le Christ, qu'il était missionné. Et là, les médecins lui ont dit : 'On va vous hospitaliser'. Et lui disait : 'Comme je suis un peu médecin, si je peux aider des gens, oui j'y vais'". 

Quel est le poids du tabou et de l'isolement ?

Au-delà du choc du diagnostic, c'est l'isolement d'une mère face à un enfant atteint de troubles psychiatriques que Princess Erika a voulu mettre en lumière. Elle dénonce la honte et le jugement qui pèsent sur les parents, souvent accusés à tort de "mauvaise éducation". Ce combat, elle l'a longtemps mené seule, loin des caméras, faisant face aux crises et aux hospitalisations. 

En 2019, elle avait partagé son désarroi sur les réseaux sociaux avec un message déchirant : "Viens de voir mon fils secteur 11...". Une publication qui révélait l'angoisse permanente de son quotidien, aggravée par des situations parfois surréalistes. Elle raconte notamment cet incident marquant lors d'une hospitalisation : "Une infirmière me demande un selfie... Je ne peux pas", a-t-elle expliqué, soulignant le décalage cruel entre sa notoriété et le drame intime qu'elle traversait.

Malgré la dureté de l'épreuve, la chanteuse porte un message d'espoir. Elle insiste sur le rôle des parents face à la schizophrénie chronique et sur l'importance du soutien de l'entourage, notamment celui du père de Julien. Si elle reconnaît que la prise de "médication" est essentielle à un équilibre précaire, elle refuse la fatalité. Son témoignage est une main tendue, un appel à accepter la maladie pour mieux vivre avec.