Allocation sociale unique : 5 profils qui risquent de perdre de l’argent (et comment anticiper la baisse)

Publié par Suruthi Srikumar
le 20/11/2025
Allocation sociale unique : 5 profils qui risquent de perdre de l’argent (et comment anticiper la baisse)
Istock
L'arrivée de l'Allocation Sociale Unique (ASU), prévue dès 2026, pourrait menacer les revenus de 3,5 millions de foyers français, notamment ceux qui cumulent le RSA et les Aides au Logement (APL).
 

C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron : fusionner plusieurs prestations sociales pour créer une Allocation sociale unique (ASU). L’objectif est de simplifier un système devenu aujourd’hui tellement complexe qu’il décourage parfois certaines personnes éligibles aux minima sociaux de faire valoir leurs droits.

Cette réforme permettrait également de réaliser des économies de gestion, estimées à plusieurs milliards d’euros par an. Matignon a ainsi demandé à France Stratégie, un organisme de réflexion indépendant qui lui est rattaché, de rédiger un rapport sur les conséquences potentielles de la mise en place de l’ASU. Un document confidentiel que "Le Monde" a pu consulter, tandis que Matignon a refusé tout commentaire, rapporte Les Echos

Deux scénarios y sont étudiés, à partir de plusieurs hypothèses. La première prévoit que l’ASU remplacerait six prestations existantes : l’allocation de solidarité spécifique (ASS), la prime d’activité, les aides au logement (AL), l’allocation aux adultes handicapés (AAH), l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI).

La seconde hypothèse impose que l’enveloppe budgétaire globale reste inchangée. Enfin, la réforme ne devrait pas pénaliser deux catégories de bénéficiaires : les personnes en situation de handicap et les personnes âgées.

Pourquoi cette réforme pourrait-elle faire des perdants ?

Le cœur du projet n'est pas de créer une aide unique, mais d'unifier les bases de calcul du RSA, de la Prime d'activité et de certaines APL autour d'un socle commun : le Revenu Social de Référence (RSR). C'est là que réside le principal risque. Aujourd'hui, les APL se basent sur des ressources plus restreintes que celles prises en compte pour le RSA. L'adoption d'un RSR, plus large, pourrait donc "gonfler" artificiellement les revenus de référence de nombreux allocataires.

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Le principal impact de l'allocation sociale unique sur les APL serait alors une diminution de leur montant. Pour de nombreux observateurs, cette unification des règles s'apparente à une "harmonisation par le bas" pour les situations qui bénéficiaient de critères plus favorables. Un véritable casse-tête pour les foyers les plus fragiles.

Quels sont les profils les plus exposés à une baisse ?

Plusieurs catégories de bénéficiaires sont particulièrement sur la sellette. Cinq profils sont concernés par la baisse de l'Allocation Sociale Unique en 2026. Il s’agit d’abord des allocataires du RSA sans emploi durable, qui risquent un calcul moins avantageux. Viennent ensuite les foyers très dépendants des APL, surtout dans les zones où les loyers sont élevés, car la prise en compte de leur logement pourrait être moins favorable.

Les travailleurs précaires cumulant plusieurs aides (RSA, Prime d'activité, APL) pourraient également voir leurs revenus de référence augmenter. Enfin, les conséquences de l'Allocation Sociale Unique sur les parents célibataires et les familles nombreuses, souvent dépendantes du cumul des aides, sont particulièrement scrutées. Les seniors à petite retraite pourraient aussi subir une réduction de leur aide globale si les compléments spécifiques ne sont pas préservés.

 

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