Gérard Miller mis en examen pour viols, la justice l'autorise à partir à Venise

Publié par Matthieu Chauvin
le 18/12/2025
Venise
Istock
Alors qu'il est mis en examen pour viols et agressions sexuelles, le célèbre psychanalyste Gérard Miller a obtenu une dérogation surprenante pour se rendre à Venise. Une décision prise par les juges d'instruction contre l'avis du parquet, provoquant la stupeur et la colère des parties civiles. Les faits.

Le contrôle judiciaire strict qui pèse sur Gérard Miller depuis sa mise en examen en octobre 2025 pour "viols et agressions sexuelles" vient de se fissurer, laissant place à une vive polémique. Alors que l'affaire suit son cours dans le secret de l'instruction, une décision inattendue met le feu aux poudres : l'ancien chroniqueur vedette des émissions de Laurent Ruquier a obtenu le droit de quitter temporairement le territoire français pour un voyage familial à Venise rapporte le magazine Elle. Cette autorisation, vécue comme une véritable provocation par les plaignantes, a créé une onde de choc judiciaire, d'autant qu'elle s'oppose frontalement aux réquisitions du ministère public.

Le voyage était déjà prévu, la justice le maintient

Toujours d'après les informations de nos confrères, ce séjour en Italie était prévu avant la décision de justice, avec sa femme et des deux enfants. Il a eu lieu pendant les vacances de la Toussaint. Gérard Miller aurait à l'époque sollicité une dérogation, plaidant avoir réservé billets d'avion et hôtel plusieurs semaines avant la décision du tribunal, qui lui a donné raison. Il a estimé que ces fait justifiaient une levée partielle de l'interdiction de quitter le territoire qui frappe le psychanalyste des stars. Il a ainsi pu se rendre à venise du 27 au 31 octobre dernier.

Pourquoi cette escapade italienne passe-t-elle si mal ?

Si la loi permet ce type d'aménagement pour des motifs familiaux ou personnels impérieux, le contexte est ici explosif. La décision a été prise contre l'avis du Parquet de Paris, qui avait fermement requis le rejet de cette demande. Selon les informations qui circulent, le parquet motivait son refus par la récence de la mise en examen et, surtout, par un détail financier non négligeable. Il semblerait en effet que le premier versement lié au montant du cautionnement de 65 000 euros de Gérard Miller n'avait pas encore été intégralement honoré au moment où la demande a été formulée. Ce bras de fer entre les magistrats instructeurs et le parquet illustre la tension qui règne autour de ce dossier médiatique.

Quel message la justice envoie-t-elle aux victimes ?

Du côté des plaignantes, c'est l'incompréhension qui domine. La réaction des parties civiles à la décision des juges d'instruction est un mélange de colère et de lassitude. Les avocats des victimes dénoncent un signal désastreux qui pourrait être interprété comme une minimisation de la gravité des faits reprochés. Pour elles, voir l'homme qu'elles accusent de crimes graves s'envoler pour la Cité des Doges, symbole de romantisme et de légèreté, est insupportable.

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Maître Marine Allali, conseil de l'une des plaignantes, s'est indignée auprès d'Elle. “Habituellement, on a tellement de mal à obtenir ce genre d’assouplissement. Il y a des gens sous contrôle judiciaire à qui l’on refuse d’aller enterrer leur grand-mère à l’étranger ! Un tel aménagement, en trois jours, à but de loisir, ça n’arrive jamais ! C’est incompréhensible pour la victime que je représente et qui reste profondément marquée”.

Il faut rappeler que les conditions du contrôle judiciaire de Gérard Miller pour viols restent par ailleurs très strictes. L'homme de 76 ans est soumis à une obligation de soins et doit respecter l'interdiction d'exercer son activité de chroniqueur à la télévision ou à la radio. Il lui est également défendu de pratiquer la psychanalyse. Pourtant, cette "fenêtre de tir" pour un séjour à l'étranger donne le sentiment d'une justice à deux vitesses, capable d'assouplir ses règles pour les personnalités publiques.

 

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