Coluche était "un requin" sur scène : les confidences du comédien Henri Guybet
Figure familière du grand écran et du théâtre, Henri Guybet s'est imposé comme l'un des seconds rôles les plus attachants du cinéma français. Il débute sur les planches avant de se faire remarquer par Robert Dhéry et la troupe des Branquignols. Sa bonhomie naturelle et son sens du comique lui ouvrent rapidement les portes du cinéma populaire des années 1970.
On le retrouve dans des classiques comme Les Aventures de Rabbi Jacob, où il donne la réplique à Louis de Funès, ou encore On a retrouvé la septième compagnie. L'artiste est un habitué des rôles de copains maladroits ou de braves types dépassés par les événements. C'est dans ce même univers du rire à la française qu'Henri Guybet croise la route de Coluche, avec qui il partage plusieurs collaborations mémorables.
Au cœur de la bouillonnante scène parisienne de la fin des années 1960, le Café de la Gare occupe une place à part. Fondé en 1969 par Romain Bouteille, Coluche, Henri Guybet et une poignée d'amis comédiens, ce lieu mythique du Marais devient rapidement le laboratoire du rire libre et insolent. C'est là que les deux comédiens nouent une amitié artistique forte, nourrie par un même goût de la provocation et de la sincérité scénique. Henri Guybet voyait en Coluche un camarade de jeu brillant, capable d'improviser une réplique ravageuse en pleine représentation.
Henri Guybet se confie sur le comportement de Coluche
Le 16 février 2025, Henri Guybet était l'invité de Michel Drucker dans son émission Vivement dimanche. Ce dernier l'a alors interrogé sur sa relation avec le défunt humoriste après avoir visionné leur sketch intitulé "La Bagarre". Le comédien a alors révélé quelques anecdotes sur les coulisses de ce sketch "La scène des gifles, tous les soirs, Coluche m'en mettait une vraie, il me faisait très mal ! Je me suis dit : 'Un jour, je vais lui en retourner une'. J'ai su me venger par la suite...", a-t-il raconté.
Le comédien de 88 ans est ensuite revenu plus en détail sur son comportement sur scène. "Coluche, qui était un être très agréable dans la vie, sur scène, c'était un requin. Il nous volait nos répliques, surtout quand elles étaient drôles. Donc, on lui disait : 'Ne me prends pas ma réplique, c'est embêtant', il me répondait : 'Mais tu ne la dis pas', je répondais : 'Je marque un temps avant de la dire', et il me disait : 'C'est un spectacle, il faut du rythme, on n'a pas de temps à perdre'".
Finalement, lui et d'autres membres de sa troupe de café théâtre ont réussi à se venger de Coluche. "À tous, ça finissait par nous énerver. Patrick et moi, on l'attendait dans la loge et là, on le frappait ! Pas sur le visage pour ne pas nuire au spectacle, mais on lui foutait des sacrées fessée", expliquait Henri Guybet et d'ajouter qu'il n'était pas simple de travailler à ses côtés : "C'était sa manie, si bien qu'au bout d'un moment, ça devenait injouable avec lui. On s'est séparés de Coluche. On est restés bons copains, mais on ne voulait plus jouer avec lui".