Mort d'Émile : la femme qui en voulait à la famille "prenait beaucoup de médicaments"

Publié par Alice Ernult
le 16/09/2025
Emile Soleil
abacapress
© Lafargue Raphael/ABACA
Une femme de 54 ans a été condamnée pour avoir porté de lourdes accusations contre le grand-père du petit Émile sur un groupe Facebook. Elle devra verser 800 euros de dommages et intérêts à Philippe Vedovini. Explications.
 

2 000 euros d’amende avec sursis et 800 euros de dommages et intérêts. C’est la peine dont a écopé Éva C., une habitante de La Bouilladisse âgée de 54 ans, pour avoir diffamé Philippe Vedovini, le grand-père d’Émile, sur un groupe Facebook dédié à l’affaire. Le jugement, rendu récemment par le tribunal correctionnel de Marseille, fait suite à une audience tenue en juin dernier.

Sous le pseudonyme de “Camille Ruffo”, la femme de 54 ans s’était fait passer pour une secrétaire de mairie sur le groupe Facebook “Retrouvons le Petit Émile”, créé après la disparition du garçonnet le 8 juillet 2023. Le 17 mai 2024, elle avait publié un message accusateur, affirmant que “la liste des méfaits du grand-père s’allonge”, comme le rapporte La Provence

De plates excuses à l’audience 

Elle écrivait notamment : “En plus des violences physiques sur des enfants, des attouchements sur des patients, voilà la fraude à la Sécurité sociale”, tout en surnommant Philippe Vedovini “frère torgnoles”. Elle ajoutait : “Il a ce qu’il mérite”.

Convoquée à la barre, Éva C. a déclaré “Philippe Vedovini, je ne le connais pas. Je ne suis pas bien dans ma tête. Je prends beaucoup de médicaments”, avant d’admettre avoir fait une “projection” sur l’affaire.

Selon les informations relayées par le média, la prévenue, décrite comme “en invalidité et visiblement très perturbée”, a “platement présenté ses excuses” au tribunal. Elle a écopé de 2 000 euros d’amende avec sursis et 800 euros de dommages et intérêts à verser à la victime.

“les suiveurs de cette page ont accordé beaucoup de crédit à ces propos diffamatoires”

Dans sa plaidoirie, l’avocate de Philippe Vedovini, Me Isabelle Colombani, a dénoncé une publication qui a eu un impact important dans la commune. “Ce message a été publié le 17 mai 2024. On venait juste de retrouver le crâne d’Émile, à la fin du mois de mars. En plus, elle se présente comme une secrétaire de mairie. Ce qui fait que les suiveurs de cette page ont accordé beaucoup de crédit à ces propos diffamatoires”.  

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Cette dernière se dit satisfaite de la décision de justice et espère qu’elle “serve d’exemple”. “On voit que depuis le procès, ça a calmé les membres de ce groupe”, se félicite-t-elle.

Aucune charge retenue contre le grand-père

Le 8 juillet 2023, Émile Soleil, 3 ans, disparaissait dans le hameau du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), alors qu’il était en vacances chez ses grands-parents. L’affaire émeut la France entière. Le 30 mars 2024, une randonneuse découvre le crâne de l’enfant ainsi que des vêtements, à 1,5 km du hameau. Le secteur est fouillé “au peigne fin”, mais aucun élément supplémentaire n’est retrouvé.

Dans le cadre de l’enquête, Philippe Vedovini a été placé en garde à vue pendant 48 heures en mars dernier, mais aucune charge n’a été retenue contre lui à ce stade.

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